Paysages bretons

L'ŒIL

Le 1 septembre 1998 - 229 mots

"Des œuvres d'une cocasserie inimaginable". C'est par ce jugement à l'emporte-pièce que le critique G. Pelca évoque le travail de Lacombe exposé au Salon des Indépendants en 1895. "Quand on n'a pas vu les marines bleues, les pins vermillons, les coupeuses de sarrazin rouge sur des ciels jaunes et verts de Monsieur Lacombe ; quand on n'a pas vu son Isis et son Semeur en bois sculpté dont la main est aussi grande que le reste du corps... on n'a rien vu." Loin des poncifs de l'art officiel, loin aussi des effusions d'un impressionnisme qu'il juge trop sensible et superficiel, Lacombe, en digne héritier de son maître et ami Sérusier, enrichit l'histoire de l'art de sa peinture épurée et haute en couleurs, plongeant ses sources dans le mystique, la poésie et la spiritualité. Gauguin lui-même ne reconnaissait-il pas l'étendue du talent de l'artiste, celui “qui sculpte comme moi le bois”. Cette dernière pratique permet à Lacombe de renouer avec un certain primitivisme ; tout comme ses séjours réguliers en Bretagne, de 1886 à 1897, cette terre de légendes et de mythes dont les paysages et les traditions ne cesseront de hanter son œuvre. C'est un premier hommage breton bien mérité que lui rend aujourd'hui le musée de Pont-Aven, à travers une sélection de cinquante-huit peintures, sculptures et dessins.

PONT-AVEN, Musée des Beaux-Arts, jusqu'au 28 septembre, cat. éd. Somogy, 80 p., 150 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°499 du 1 septembre 1998, avec le titre suivant : Paysages bretons

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque