Parc olympique : le Tour des propriétaires

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 16 mai 2012 - 617 mots

Implanté dans l’ancienne zone industrielle de Stratford,
le parc olympique flambant neuf de Londres concentre quelques-unes des constructions manifestes des J.O. de 2012

Le centre aquatique de Zaha Hadid
L’architecte anglo-irakienne signe l’édifice le plus emblématique du parc olympique, relié directement à la station de Stratford par la nouvelle passerelle Stratford City Bridge. Déjà baptisé le LAC (London Aquatics Centre), ce vaste centre aquatique de 17 500 places et trois bassins est identifiable à sa toiture ondulante de cent soixante mètres de long et aux lignes fluides de son écriture architecturale [photos 1 et 2]. Son toit a toutefois dû être raboté pour faire entrer le programme dans l’enveloppe budgétaire finale. Après les jeux Olympiques, le bâtiment sera en grande partie escamoté : sa capacité sera réduite à 2 500 places, grâce à la suppression de tribunes latérales, permettant ainsi une reconversion de cet équipement pharaonique.

La tour Orbit d’Anish Kapoor
Les organisateurs des Jeux souhaitaient que l’une des œuvres d’art commandées pour l’occasion soit accessible au public. C’est le pari auquel a répondu l’artiste Anish Kapoor, associé à l’ingénieur Cecil Balmond. Le résultat arbore une forme étrange spiralée, métallique pour sûr avec ses deux cents tonnes d’acier. Baptisée « Orbit », cette tour dégingandée de cent quinze mètres de hauteur, enserrée par un escalier, abrite plates-formes d’observation sur la skyline de Londres et espaces de restauration [photos 3 et 4]. Elle a vocation à devenir une attraction touristique, avant mais aussi après les Jeux. Toute ressemblance avec la tour Eiffel n’est pas forcément fortuite...

Le stade olympique
Assurément moins impressionnant que le « nid » dessiné par les architectes suisses Herzog et de Meuron pour les Jeux de Pékin (2008), le stade olympique de Londres mise sur une esthétique plus marquée par un esprit postindustriel [photos 5 et 8]. Le développement durable est en effet l’une des principales préoccupations de ses promoteurs. Construite avec un béton à faible teneur en carbone, l’enceinte sportive aurait ainsi requis 75 % d’acier en moins qu’un stade ordinaire équivalent. D’une capacité de 80 000 places, l’édifice devrait, après les Jeux, pouvoir recevoir seulement 25 000 spectateurs et permettre ainsi l’accueil d’un club de foot local. Cela grâce à un tour de passe-passe conçu par les architectes du cabinet Populous : la suppression de l’anneau supérieur du stade, réalisé notamment à partir de tuyaux de gaz recyclés.

Le vélodrome de Michael Hopkins
Rare édifice voué à être totalement pérenne sur le site olympique, le vélodrome arbore une silhouette aérodynamique qui semble épouser la ligne courbe de l’anneau de vitesse qu’il protège [photos 6 et 7]. Il est aussi l’un des bâtiments les plus représentatifs de la démarche de développement durable promue par les aménageurs du site olympique. Dessiné par l’architecte Michael Hopkins, ce grand stade vélodrome est entièrement paré de bois sur ses façades extérieures. À l’intérieur, des verrières distribuent une lumière naturelle abondante alors qu’un dispositif de ventilation naturelle évite le recours à un dispendieux système de climatisation.

Les autres pavillons phare
Le site est ponctué d’autres architectures dont la plupart ont vocation à être reconverties, tels les logements du village olympique – pourtant dépourvus de cuisines ! – qui seront transformés en logements sociaux ou démontés à la fin des jeux. Malgré sa structure d’acier, le pavillon de basket pourrait ainsi être exporté pour les Jeux de Rio 2016 [photo 9]. Idem pour un autre pavillon qui devrait être réutilisé pour les Jeux du Commonwealth, organisés à Glasgow en 2014. Quant à la « Copper Box », recouverte d’un parement de trois mille mètres carrés de panneaux de cuivre recyclé, et dédiée au handball et à l’escrime, elle devrait être transformée en salle omnisport, destinée aux riverains de ce quartier en pleine reconversion.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°647 du 1 juin 2012, avec le titre suivant : Parc olympique : le Tour des propriétaires

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