Olivier Mosset, artiste ou commissaire d’exposition ?

L’artiste est invité à mettre en avant autre chose que sa « peinture géométrique abstraite qui a déjà été souvent exposée, analysée et documentée » et à réfléchir à un type d’exposition différent. Sa réponse est simple : ne présenter que des œuvres réalisées en « collaboration » avec d’autres artistes. Madjid Hakimi, « créateur de lumière », sollicite les regards avec sept spots jaunes disposés au fond d’une pièce obscure tandis que Jacob Kassay offre à l’attention des visiteurs de vastes miroirs bordés de barres réglementaires comme il en existe dans toutes les salles de danse. En 2012, Mai-Thu Perret et Olivier Mosset visitent l’atelier de Donald Judd, resté dans l’état où il était à la mort de l’artiste en 1994. Une pièce restée à l’abandon et non acceptée par Donald Judd leur inspire une sculpture commune, Judd’s Reject, présentée à l’étage. Mosset a également invité Bertrand Lavier, Jeffrey Schad, Vincent Szarek, Alix Lambert et la chorégraphe Marie-Agnès Gillot. Rien ne dépasse. Sept œuvres réalisées en partenariat avec huit artistes invités offrent une exposition propre, sagement procédurale, impeccablement correcte. On est bien loin des radicales remises en question formalistes et conceptuelles du jeune Mosset.