XXe Siècle - Son nom avait été oublié. Le voici en pleine lumière à Roubaix.
À l’occasion du centenaire de l’Exposition internationale qui consacra l’Art déco en 1925, les peintures d’Odette Pauvert (1903-1966) investissent La Piscine pour nous faire redécouvrir cette fille et sœur d’artistes qui a commencé sa carrière au début des Années folles. Celle qui a été en 1925, à 22 ans, la première femme à obtenir le prestigieux Grand Prix de Rome (pour La Légende de saint Ronan) a construit une œuvre d’une modernité singulière, qui ne se fond dans aucun courant d’avant-garde et regarde le Quattrocento italien. En témoigne un étonnant portrait de groupe des pensionnaires de la Villa Médicis, où la jeune artiste séjourne trois ans et demi, à la suite de son prix. Elle s’y représente de trois quarts, toisant le spectateur, tandis que les autres pensionnaires sont figurés de face, ou de profil, entourés de pigeons blancs. Ces derniers, omniprésents dans les jardins de la Villa, sont aussi un motif de l’Art déco. Il n’empêche. Un cartel de cette exposition très pédagogique présente une image d’un détail d’une fresque de Benozzo Gozzoli (1420-1497) pour mettre en évidence le goût de l’artiste pour les maîtres italiens de la Renaissance. Si le parcours chronologique embrasse l’ensemble de l’œuvre d’Odette Pauvert, des paysages et autres sujets bretons teintés du mysticisme de ses débuts, comme La Légende de saint Ronan, aux portraits de ses enfants après la Seconde Guerre mondiale, ce sont surtout les années 1920 et 1930 qui sont mises en lumière. C’est en effet à cette période que se déploient les recherches picturales les plus étonnantes de cette artiste qui est revenue de Rome avec l’ambition de se confronter au mur et à la fresque – voir un tableau monumental, de plus de 4 mètres de large, illustrant un épisode méconnu de la vie de saint François, La Dernière Visite du Poverello à sainte Claire. Une exposition stimulante, qui participe à la réhabilitation des artistes femmes dans l’histoire de l’art, aussi bien qu’à la redécouverte d’un art du XXe siècle en marge des avant-gardes.
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Odette Pauvert, peintre des Années folles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Odette Pauvert, peintre des Années folles





