Nostalgie du futur

Il ne s’agit donc pas d’un panorama de la jeune scène contemporaine, mais plutôt d’un regard sur l’art d’aujourd’hui nourri par des affinités et des fidélités artistiques. En l’absence de thématique définie, le visiteur va à la rencontre des œuvres sans fil conducteur, en passant d’un univers à l’autre, ce qui lui laisse une grande part de liberté. Chaque artiste dispose d’une surface importante et plusieurs proposent des installations multimédias mêlant vidéo et sculpture, comme l’espace théâtral mis en scène par Kim Farkas (né en 1988) ou les fascinants paysages en modèle réduit de Sarah-Anaïs Desbenoit (née en 1992). D’autres présentent uniquement une pièce, ce qui est peu si l’on ne connaît pas leur travail. La sélection fait état des tendances actuelles (questions liées au genre, à l’identité, à la déconstruction de l’histoire), mais on note également que la nostalgie et la mémoire convoquée occupent une place importante dans certaines de ces œuvres, comme dans le spectaculaire environnement de tissus colorés et d’objets symboliques déployé par Mario d’Souza (né en 1973). Si cette version de « Forever Young » ne s’impose pas comme l’exposition de l’année, on garde en tout cas de cet accrochage des échos entêtants.