PREHISTOIRE A NOS JOURS

Nice, un cas d’école(s) décliné dans le temps

Par Frédéric Bonnet · Le Journal des Arts

Le 5 juillet 2017 - 476 mots

Le rendez-vous estival qui fédère les musées de la ville célèbre cette année les inventions ayant marqué son histoire.

Nice. C’est en 2013 que la Ville de Nice imagina un rendez-vous biennal susceptible de fédérer, sur une programmation à la thématique commune, une large part de ses institutions artistiques ; avec pour objectif, outre de doper la fréquentation de ses musées, d’inciter le public à arpenter les lieux les moins visités.

Après un rendez-vous autour du cinquantenaire du Musée Matisse en 2013, puis une exploration de la promenade des Anglais en 2015, cette nouvelle édition se place sous le signe des « écoles » de Nice. Une acception envisagée au sens large qui englobe un certain nombre de moments forts et d’innovations artistiques portés par la cité.

Alors que le Mamac (Musée d’art moderne et d’art contemporain) regarde du côté des avant-gardes (lire p. 32), le tout nouveau « 109 », installé dans les anciens abattoirs, a confié à la commissaire Marie Maertens un dialogue réussi entre les protagonistes du mouvement Supports-Surfaces et une jeune génération de peintres de la Côte est américaine, chez qui, curieusement, se retrouvent des univers plastiques ou des questionnements communs alors que ses acteurs ignorent tout ou presque de leurs glorieux ainés azuréens. Noël Dolla pointe également, avec une exposition personnelle à la Galerie des Ponchettes. Il y donne à voir, au sein d’une intervention picturale qui remodèle les lieux, des images de ses anciennes actions dans des sites naturels de l’arrière-pays niçois.

Le feu et le monde méditerranéen à Masséna
Grand ordonnateur de ce rendez-vous, l’ancien ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon est aussi le commissaire de l’exposition qui, sous le titre « Nice à l’école de l’histoire », se tient au Musée Masséna. Il a imaginé là, à l’aide de quelque deux cents pièces autant artistiques qu’archéologiques ou décoratives issues des collections niçoises, un parcours éclectique lié à l’histoire de Nice, mettant en avant des moments où la ville a exploré des inventions de l’humanité.

Ce fil chronologique en cinq étapes démarre avec l’invention du feu en prenant appui sur les découvertes du site de Terra Amata, considéré comme l’un des plus vieux foyers européens. Il se poursuit par l’évocation de la Méditerranée conçue en tant que réalité politique et culturelle par les Grecs qui fondèrent le comptoir de Nikaïa, puis par la formation du territoire de la cité avec la création de la province romaine des Alpae Maritimae, avant la construction d’une idée de l’Europe née de la rencontre entre l’Empire romain au Sud et les peuplades germaniques du Nord.

Première ville au monde à envisager un tourisme de bord de mer, c’est cette perspective qui clôt une visite où les moments les plus réussis apparaissent être cette dernière section et la toute première dévolue au feu, probablement parce que ce sont les plus elliptiques dans leur traitement.

Supports-Surfaces versus la jeune scène new-yorkaise
Jusqu’au 15 octobre, « 109 », 89, rue de Turin.

Noël Dolla. Restructurations spatiales
Jusqu’au 22 octobre, 77, quai des états-Unis.

Nice à l’école de l’histoire
jusqu’au 15 octobre, Musée Masséna, 65, rue de France.

Nice 2017. Écoles de Nice :
tout le programme sur ecolesdenice2017.nice.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°483 du 7 juillet 2017, avec le titre suivant : Nice, un cas d’école(s) décliné dans le temps

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