Un tour des galeries

New York : le grand retour de la Clocktower

Le Journal des Arts

Le 1 février 1996 - 523 mots

Le nouvel espace de la Clocktower, conçu par l’architecte George Queral, rouvre avec "Model Home", une fantaisie en forme d’installation associant soixante artistes, de Clegg & Guttmann et Haim Steinbach à Matthew Weinstein (du 8 février au 31 mars). L’exposition a été imaginée par Alanna Heiss, locomotive de la scène artistique et des espaces alternatifs new-yorkais, mais avant tout directrice de l’Institute for Contemporary Art, dont relève la Clocktower ainsi que le fameux P.S. 1 Museum, l’avant-poste du style "downtown Manhattan" implanté dans les profondeurs de Queens.
 
"Nous nous intéressons beaucoup à la façon dont les arts graphiques véhiculent les idées", explique Jeanette Ingberman à propos de "Contre-culture", une rétrospective originale de trois décennies de médias alternatifs présentée dans sa galerie de SoHo, Exit Art, à partir du 17 février. De l’apparition de la presse underground et radicale des Black Panthers, et autres groupes d’agitateurs des années soixante, aux manifestes électroniques circulant sur l’Internet des années quatre-vingt-dix, l’exposition conçue par le critique d’art Brian Wallis convie les amateurs à la découverte d’une impressionnante réunion de mille journaux, magazines, fanzines et autres publications multimédias.

Paula Cooper, qui avait exprimé le désir de quitter SoHo pour Chelsea, a décidé d’installer sa galerie dans un immeuble de la 21e rue, entre la 10e et la 11e Avenue. Mais on ignore qui s’installera à sa place dans le célèbre local de Wooster Street. Après avoir démenti les rumeurs selon lesquelles elle ne représenterait plus Robert Gober, elle a déclaré : "Il fait partie de la galerie, nous travaillons toujours ensemble". Le sculpteur a confirmé ces propos et prépare une exposition à la Max Hetzler Gallery de Berlin, qui ouvrira le 24 février.

De son côté, Renato Danese envisage d’ouvrir une galerie avec Sasha Newman, ancien conservateur du Musée de l’université de Yale. Les deux partenaires cherchent un local, quelque part entre Uptown Madison Avenue et Midtown. Selon Renato Danese, "c’est un moment idéal pour se lancer dans une telle aventure". Il a travaillé quinze ans à la galerie Pace, aujourd’hui Pace Wildenstein, avant d’entrer à C & M Arts, où il conserve un bureau, et souhaite travailler avec "toute une gamme d’artistes, des plus célèbres aux plus jeunes", en faisant remarquer que leurs intérêts sont encore trop mal défendus à New York.

"C’est presque une artiste culte", note Jack Shainman à propos de Petan Coyne, l’artiste new-yorkaise de quarante-deux ans qu’il représente. Parlant de ses pièces en cire intensément expressives, vendues entre 5 000 et 30 000 dollars, il ajoute : "Son œuvre suscite un intérêt extraordinaire. Il ne se passe pas de jour sans qu’un ou deux musées téléphonent pour recevoir des photos ou que des artistes demandent à voir ce qu’elle fait." Petan Coyne, dont l’exposition prévue à la Corcoran Gallery of Art de Washington ira ensuite au High Museum of Art d’Atlanta, n’a pas encore exposé en Europe. Un retard que Shainman explique par son agenda surchargé.

En bref, Marborough Gallery ajoute à son catalogue le paysagiste réaliste anglais Rackstraw Downes et devrait accueillir sous peu le sculpteur Tom Otteress. Et Sonnabend veillera à l’avenir aux destinées de la photographe allemande Candida Hofer.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : New York : le grand retour de la Clocktower

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