Nauman nomade

Son et lumière à Wolfsburg

Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 355 mots

Après la grande rétrospective qui s’est achevée à Zurich en octobre 1995, le Kunstmuseum de Wolfsburg propose un éclairage différent sur l’œuvre de Bruce Nauman. L’exposition \"Image/Text 1966-1996\", conçue par Christine van Assche, conservateur au Centre Georges Pompidou, sera présentée en décembre à Paris.

WOLFSBURG. L’exposition du Kunstmuseum propose une approche très particulière du travail de Nauman, selon Margarete Heck, qui a dirigé le projet à Wolfsburg. Son œuvre est ainsi analysée sous l’angle spécifique du son, du mouvement et du silence à travers douze vidéos – notamment Falls, Pratfalls and Sleights of Hand (1983) qui appartient au musée – et cinq sculptures en néon, dont One Hundred Live and Die (1994) sera le point fort. Faisant l’impasse sur les sculptures et les installations qui avaient fait de l’exposition itinérante de 1994-1995 une bien étrange expérience, la manifestation laisse apparaître, dans le dépouillement et sous un nouvel éclairage, un Nauman obsédé par le langage et par le comportement humain. L’artiste, qui jouit d’une grande notoriété en Europe où il expose depuis vingt-cinq ans, entretient des relations bien plus étroites avec les musées suisses et allemands, en particulier, qu’avec les institutions culturelles américaines. La richesse de son répertoire a influencé de nombreux jeunes artistes européens, parmi lesquels Tracey Emin, Sam Taylor-Wood et Rachel Whiteread, dont toute la carrière repose sur le développement d’une simple expérience menée – mais jamais exploitée – par Nauman il y a trente ans, lorsqu’il avait coulé dans le béton l’espace vide sous son tabouret de cuisine. D’importantes collections d’œuvres de Bruce Nauman ont été constituées en Grande-Bretagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. À Stuttgart, par exemple, l’industriel de l’automobile Joseph Froehlich a acquis un ensemble de vingt et une sculptures, vidéos et dessins couvrant toutes les facettes de son travail. L’exposition sera montrée à Paris du 9 décembre 1997 au 9 mars 1998, puis à la Hayward Gallery de Londres et au Musée d’art contemporain d’Helsinki.

BRUCE NAUMAN, IMAGE/TEXT 1966-1996, jusqu’au 28 septembre, Kunstmuseum, Porschestraße 53, Wolfsburg, tél. 49 53 612 66 90, tlj sauf lundi 11h-18h, mardi 11h-20h. À Paris, Centre Georges Pompidou, 16 décembre 1997-9 mars 1998.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Nauman nomade

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