Napoléon et les fastes de la cour impériale

L'ŒIL

Le 1 janvier 2005 - 390 mots

Dans le foisonnement de manifestations célébrant le bicentenaire du sacre de Napoléon, cette exposition propose une approche intime du personnage, en adéquation avec les salles feutrées du musée Jacquemart André où elle est présentée. En près de deux cents pièces issues de la fondation Napoléon, le parcours fait la part belle aux arts décoratifs, à l’orfèvrerie et à la joaillerie, à travers des objets éblouissants, reflets du faste de la société impériale et du goût raffiné de l’Empereur et de Joséphine. Une grande partie de cette collection provient du legs du grand industriel Martial Lapeyre (1904-1984), passionné par l’histoire napoléonienne qui a rassemblé un ensemble considérable d’œuvres d’art du premier Empire. Le fonds continue aujourd’hui d’être enrichi et comprend plus de mille pièces. Parmi celles mises en lumière ici, le Nécessaire de la duchesse d’Otrante et ses soixante-quinze pièces d’or, d’argent et d’ivoire dans leur écrin en acajou, des montres de poche émaillées et dorées ou encore dix-neuf assiettes du Service particulier de l’Empereur, commandé par Napoléon en 1807 et livré en 1810 à l’occasion de son mariage avec Marie-Louise. Une salle est consacrée à cet ensemble de Sèvres dont l’iconographie, choisie par Napoléon, évoque les paysages qu’il a traversés lors de ses différentes expéditions en Égypte, en Italie, en Autriche, en Pologne ou en Prusse. Les grandes dates du règne de Napoléon ne sont pas oubliées, et l’exposition offre des œuvres rares comme l’étude pour Le Sacre de Napoléon de David, réalisée en 1805, montrant le couronnement de Napoléon par lui-même alors que le peintre décidera dans la version définitive de représenter le couronnement de Joséphine. Si la scénographie conçue par Michel Albertini accompagne la démesure du personnage, elle est parfois envahissante, trop théâtrale – les fausses fenêtres, la lumière bleue... – et emphatique – la voix d’outre-tombe qui lit des lettres de l’Empereur... –, lorsqu’il s’agit d’évoquer un chapitre plus intime de l’homme. La dernière salle est malgré tout très émouvante, en dévoilant des souvenirs de Sainte-Hélène, un manuscrit de leçons d’anglais données à Napoléon par le comte de Las Cases en 1816, un nécessaire d’hygiène dentaire, un fusil de chasse qui lui a été donné juste avant l’exil, en juillet 1815, des vêtements et un masque mortuaire.

« Trésors de la fondation Napoléon », PARIS, musée Jacquemart André, 158 bd Haussmann, VIIIe, tél. 01 45 62 11 59, 28 septembre-3 avril, cat. Nouveau monde éd., 192 p., 39 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°565 du 1 janvier 2005, avec le titre suivant : Napoléon et les fastes de la cour impériale

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