musée

Muses urbaines

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 février 2001 - 263 mots

Qu’on se le dise, Londres s’est autoproclamée ville des années 90 et du nouveau millénaire et se taille la part du lion avec les surestimés YBA (les Young British Artists) dans la première grande exposition temporaire organisée par la Tate Modern. Nous voilà donc projetés dans un voyage
à travers le temps, au cœur d’une sélection de villes et d’époques dorées qui ont cristallisé, à un moment donné, l’énergie créative d’artistes, d’architectes, de musiciens, de danseurs, de réalisateurs et d’écrivains célèbres. Le politically correct y est d’ailleurs de rigueur dans cette vaste exposition, car chaque continent est représenté avec des choix géographiques et chronologiques plutôt singuliers. Il en va ainsi de l’élection surprenante de Rio de Janeiro comme pôle créatif des années 50 ou de Lagos pour la période comprise entre 1955 et 1965. D’autres choix sont moins étonnants : celui de Vienne et de Paris pour le début de siècle, de Moscou pour les années 20 et de New York pour les années 70. Chacune des neuf sections est placée sous la responsabilité d’un commissaire d’envergure comme Serge Fauchereau qui cornaque la section des avant-gardes parisiennes, ou de critiques « locaux » comme Reiko Tomii ou Geeta Kapur, plus à même de rendre compte de l’effervescence artistique de Tokyo ou Bombay. Un tour du monde en plus de 80 étapes attend le visiteur appelé à faire de grands écarts entre la musique de Schoenberg et la Bossa Nova, entre
le chic parisien « début de siècle » et le style trash d’Alexander McQueen, entre la peinture de Malevitch et les installations de Damien Hirst.

LONDRES, Tate Modern, jusqu’au 29 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°523 du 1 février 2001, avec le titre suivant : Muses urbaines

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