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XIIIE- XXE SIÈCLES / EXPOLOGIE

Mulhouse dévoile ses trésors inédits

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 11 septembre 2025 - 462 mots

Le Musée des beaux-arts sort des pièces intéressantes des réserves mais les présente dans un parcours trop dense.

Mulhouse (Haut-Rhin). Près de 250 pièces exposées, piochées dans les réserves de douze institutions de la Ville. Pour mettre à l’honneur le patrimoine mulhousien, le Musée des beaux-arts a voulu voir les choses en grand. « L’idée, c’était de révéler des pièces qui ne sont habituellement pas présentées, en engageant aussi un travail de recherche et de restauration sur nos collections », pointe Isabelle Dubois-Brinkmann, la directrice des musées municipaux, qui assure le commissariat avec Michaël Guggenbühl, conservateur en chef des bibliothèques, et Éliane Michelon, directrice des Archives. Des objets provenant du Musée historique, des instruments du Musée Électropolis, des pièces de la Cité du Train ou encore du Musée de l’impression sur étoffes enrichissent ainsi le parcours, qui débute au XIIIe siècle avec la construction des remparts de la Ville.

Si le qualificatif de « pépite » est parfois exagéré, la qualité des œuvres présentées restant assez inégale, la sélection n’en demeure pas moins intéressante. La diversité est au rendez-vous : art graphique, textiles, objets du quotidien, manuscrits, documents d’archives, papiers peints... Plusieurs pièces sortent du lot à l’instar d’une délicate licorne en argent, forgée au XVIe siècle, qui se révèle être une précieuse coupe à boire (voir ill.). Autre curiosité : une étonnante tabatière reliquaire, expertisée pour l’occasion, qui contient des poils de la moustache du roi Henri IV prélevés lors de l’exhumation de son corps en 1793. Plus loin, des dessins d’Alfons Mucha, de Théophile Schuler, de Rosa Bonheur témoignent de l’étendue des collections de la Bibliothèque municipale.

Mais ce qui fait la force de l’exposition fait aussi sa faiblesse. À vouloir rassembler l’éventail le plus large possible, le parcours finit par manquer de cohérence. Le cheminement chronologique apporte un fil directeur mais ne suffit pas à bien structurer l’exposition, qui peine à trouver son angle. Alors que certaines sections se concentrent exclusivement sur Mulhouse, en retraçant son histoire depuis l’époque médiévale et notamment son riche héritage industriel, d’autres s’éloignent du propos local pour présenter des œuvres de grands noms qui, à un moment donné, ont intégré les collections de la Ville. Le tout sans qu’un dialogue entre ces pièces puisse véritablement être établi. Ainsi, dans une même salle, un châle à motif cachemire (produit par une manufacture de la ville) côtoie aussi bien un recueil de vignettes commerciales qu’une esquisse de Géricault. La lisibilité du parcours est par ailleurs compromise par des cartels, peu lisibles car bien trop détaillés, et une scénographie elle-même chargée. Le choix d’exposer les œuvres dans de grandes caisses de bois vient encore alourdir le parcours. Mais si sa densité la dessert, l’exposition ne manque toutefois pas son objectif premier : mettre la lumière sur la richesse des collections mulhousiennes.

« Pépites ! Lumière sur les collections mulhousiennes »,
jusqu’au 12 octobre au Musée des beaux-arts de Mulhouse, 4, place Guillaume-Tell, 68100 Mulhouse.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°660 du 5 septembre 2025, avec le titre suivant : Mulhouse dévoile ses trésors inédits

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