A la différence de la rétrospective que le Musée du Jeu de Paume lui a récemment consacrée, Bernard Moninot ajoute au parcours chronologique présenté à Dole, des œuvres toutes récentes réalisées spécialement pour le musée. Pratiquement tout son travail depuis les années 70 avec ses Vitrines, tourne autour de l’idée de transparence et de perspective. Ainsi il utilise depuis très longtemps le verre qui lui permet de pouvoir toujours dédoubler ou compliquer des images d’espaces visionnaires : « A l’origine de mon intérêt pour la peinture, il y a une interrogation qui concerne le rapport du regard au réel ; cette problématique s’est traduite par l’emploi d’un double motif ; celui de la fenêtre et celui de la chambre. » Le verre devient très vite son support idéal . Y sont fixés, sur l’envers, soit des graphismes très légers faits au noir de fumée, soit des pigments et des poudres de graphite. Surgissent alors de mystérieuses constructions toutes grêles, des sortes de soucoupes volantes quadrillées qui sont en réalité des constellations ou des mazzochi, formes circulaires que l’on retrouve dans certains tableaux de Pisanello... Dès 1992, les Ombres portées évoquent les jeux d’ombre et de lumière des claustras ou d’un moucharabieh. Ce sont des formes en métal émaillé qui projettent ainsi leurs ombres ajourées aux dessins et aux découpes savantes. Toujours la perspective ! Quant au Studiolo, commencé en 1991 avec ses outils inventés et improbables, il est développé ici, apportant décidément une image poétique de l’univers.
DOLE, Musée des Beaux-Arts, jusqu’au 6 septembre.
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Moninot, graphite et noir de fumée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Moninot, graphite et noir de fumée