Mircea Cantor - Pour un art universel

Dès 2002, il se retrouve chez Yvon Lambert, deux ans plus tard décroche le prix Ricard et l’an passé le prix Marcel-Duchamp. Sans compter une activité nomade et internationale de premier plan, comme la Biennale de Venise en 2003. Né en 1977, Mircea Cantor est allé vite, très vite. Il n’a rien perdu toutefois d’une dynamique d’invention qui l’entraîne à exploiter tous les moyens d’expression au service d’une œuvre engagée, en toute liberté de vues, de paroles et de gestes et à l’écart de toute intention idéologique.

Comme l’attestent les quatre œuvres que le lauréat du prix Marcel-Duchamp 2011 présente au Centre Pompidou et à l’encontre d’un effet de mode qui se gargarise du concept de global, Mircea Cantor privilégie celui d’universel. Sa vidéo intitulée Sic Transit Gloria Mundi, qui met en scène une sorte de vestale, condense toutes les qualités et les préoccupations de l’artiste : il y est question de mythe, de rituel, de vanité et d’humilité, de vie et de mort ; tout y est superbement traité, parfois même jusqu’à un certain maniérisme. Il en est ainsi des trois Epic Fountain, doubles hélices d’ADN constituées de grandes épingles de sûreté en or, qu’il est difficile de ne pas regarder sans penser à son compatriote Brancusi. C’est que l’art de Cantor se nourrit volontiers et intelligemment de l’exemple de ses aînés et ne refuse pas un certain esthétisme.