Martigny s’aggrandit

L'ŒIL

Le 1 juin 1998 - 263 mots

Comme un musée devenu adulte, la Fondation Gianadda prend de l’ampleur. Elle accueille ce mois-ci un nouveau fond, dix toiles de la collection Franck prêtées pour une durée minimum de quinze ans. Très jeune amateur d’art, Louis Franck parcourt dans les années 30, accompagné de sa femme, Evelyn, galeries et musées. A 18 ans, ce Belge achète ses contemporains comme Chagall ou Van Dongen. Louis Franck réussit sur la place financière de Londres, et le couple constitue ainsi sa collection. En 1962, Louis Franck crée la Fondation Socindec qui détient la majorité des œuvres.
Ce sont tous des noms prestigieux de l’art de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Deux huiles de Cézanne, les Fleurs dans un vase vert et le Portrait de Victor Choquet, témoignent de la passion de Louis Franck pour cet artiste dont il possédera plus de 30 œuvres. Les Franck ont acquis les peintures des impressionnistes, des Fauves – avec ici la Femme au chapeau vert de Van Dongen – et des grandes figures telles que Toulouse-Lautrec, Van Gogh Paysage sous un ciel mouvementé, Picasso ou James Ensor. En concluant cet accord de prêt, Evelyn Franck réaffirme son engouement pour l’art, engouement partagé par sa famille – sa fille, elle-même photographe, a épousé Henri Cartier-Bresson.
La Fondation Pierre Gianadda offre non seulement aujourd’hui ses expositions temporaires – Frida Kahlo et Diego Rivera sont actuellement à l’honneur (L’Œil n° 492) –, mais elle s’est enrichie d’une collection permanente à laquelle s’ajouteront peut-être d’autres prêts, tout aussi remarquables.

Martigny, Fondation Pierre Gianadda, à partir du 10 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°497 du 1 juin 1998, avec le titre suivant : Martigny s’aggrandit

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