Mali, masques et marionnettes

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 août 2007 - 253 mots

Particulièrement vivant en Afrique actuellement, l'art des marionnettes est considéré comme un élément important du patrimoine national par l’État malien. Dans de nombreux villages, notamment chez les Bozo vivant sur le cours du Moyen Niger près de Mopti, il est au centre de divertissements populaires qui remplacent certains rituels religieux. Mais alors que les représentations peuvent être vues par tous, femmes et enfants compris, les marionnettistes sont exclusivement des hommes.
Toutes sortes de marionnettes sont utilisées, à tige parfois, mais ce sont plus souvent de grandes marionnettes en bois. Le danseur-marionnettiste porte un masque facial. Il est caché sous une grande enveloppe de tissu, avec des bras sculptés séparément si le sujet est un humain. Dans d’autres cas, il s’agit d’animaux personnifiés.
     Une centaine de ces masques tout à fait exceptionnels sont exposés à Paris dans la galerie Libéral Bruant. On y découvre un art jeune, drôle, expressionniste, haut en couleur, fulgurant d’imagination. La figure féminine est la plus courante, souvent légère, infidèle, mais il y a aussi le dur visage de l’Occidental exploiteur. Le lion représente l’autorité politique, la hyène est supposée connaître l’avenir. Chaque masque est une trouvaille. Tous sont sculptés en bois par des artisans qui souvent s’inspirent de la tradition comme le masque antilope au museau couvert de motifs métalliques, surmonté de deux longues cornes, et d’une crinière finement ajourée comme dans les masques Ciwara de la même région.

Galerie Libéral Bruant, 1, rue de la Perle, Paris, IIIe, tél. 01 42 77 96 74, jusqu’au 31 mars 2007

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Mali, masques et marionnettes

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