« Chaque artiste porte en lui son propre monde » affirmait Alberto Magnelli. Et son monde, il l’a forgé au gré de ses amitiés avec Picasso, Léger, Apollinaire ou Marinetti. Dès 1914, partagé entre Paris et Florence, il côtoie les groupes futuriste et cubiste, apprécie Kandinsky ou Malevitch. Magnelli pose à cette époque les bases plastiques de son œuvre. Il met au service de la composition la couleur, intense, en aplats décloisonnés comme le montre la série Peinture. L’artiste ressent l’insuffisance de la peinture figurative, et cesse même de peindre durant quelques années. L’émancipation de Magnelli date de 1931. Il entreprend la série des Pierres, annonçant le proche abandon du sujet dans sa peinture. L’œuvre de Magnelli procède de la recherche de l’équilibre, où la couleur est assujettie à la composition. La forme revêt, dans son langage abstrait, un caractère fondamental. Dense, elle devient un signe, posé en aplat sur la toile (série des Ardoises de 1937 ou Vision inconfortable de 1947). La couleur n’est appliquée qu’a posteriori sur la composition. Cette grande rétrospective, organisée par Daniel Abadie, riche de 90 toiles, collages, gouaches et pastels, succède à celle de 1988 du Centre Pompidou. Simultanément, le Musée Magnelli de Vallauris présente une dizaine d’œuvres de « Magnelli avant Magnelli ».
KÜNZELSAU, Musée Würth, jusqu’au 25 juin.
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Magnelli, architecte de l’abstraction
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Magnelli, architecte de l’abstraction