Musée Henri-Martin, Cahors

Maçonneries maçonniques

Jusqu’au 30 mai 2011

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 21 février 2011 - 363 mots

Comme tous les lieux secrets, les temples maçonniques ont toujours été des objets de fantasme. Ils ont aussi été, jusqu’à présent, relativement peu étudiés par les historiens de l’architecture.

L’exposition du musée Henri-Martin de Cahors se propose de lever le voile sur la réalité de ces lieux construits ou aménagés pour accueillir les réunions de cette société initiatique, créée pour développer la fraternité et le progrès spirituel. Déjà présentée au printemps 2010 au musée de la Grande Loge de France, à Paris, cette exposition réunit trois cents objets issus de collections particulières, mais aussi de musées maçonniques européens.  Né en Angleterre au XVIIIe siècle, l’ordre maçonnique a progressivement essaimé dans toute l’Europe. Si les premiers temples se sont installés dans des salles de réunion ou des restaurants, une typologie se fixe dans les années 1760, période d’expansion de la société dans le contexte des Lumières. Nourrie du symbolisme du monde des bâtisseurs de cathédrales – d’où le terme de « loge » –, et concevant Dieu comme le Grand Architecte de l’univers, la franc-maçonnerie attache logiquement une importance particulière à l’organisation des lieux qu’elle occupe. Ceux-ci doivent répondre à un programme symbolique très codifié.
Si les références décoratives sont multiples (pythagorisme, mythologie égyptienne, kabbale, alchimie…), l’architecture puise d’abord à la référence du temple de Salomon.

Ce temple mythique de Jérusalem, bâti en sept ans et connu par les textes bibliques, aurait été construit par l’architecte Hiram, assassiné par des compagnons avant l’achèvement de la construction. Cette référence au temple salomonique a ainsi conduit à l’adoption de plans simples, en parallélépipède, orientés vers l’ouest, mais aussi d’un sol pavé de mosaïque, de deux colonnes en bronze (Jakin et Boaz) encadrant la porte ou d’une voûte étoilée ornant le plafond. Cela dans une architecture extérieure souvent très simple, discrétion oblige, à l’exception des États-Unis.  L’exposition fait donc le point sur l’évolution, du XVIIIe siècle à nos jours, de ces constructions qui appartiennent désormais au patrimoine, en insistant sur quelques grands exemples hexagonaux, de La Rochelle au Havre, en passant par Paris.

« De l’idéal au réel, l’architecture maçonnique du XVIIIe siècle à nos jours »,

musée Henri-Martin, 792, rue Émile-Zola, Cahors, www.mairie-cahors.fr, jusqu’au 30 mai 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°633 du 1 mars 2011, avec le titre suivant : Maçonneries maçonniques

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