Art déco

Mackintosh à Manhattan

Meubles et immeubles exposés à New York

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1996 - 561 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Les États-Unis accueillent les créations de l’architecte, dessinateur et aquarelliste écossais Charles Rennie Mackintosh. En dépit du succès qu’elle a remporté cet été à Glasgow, sa ville natale, cette exposition itinérante est pour l’instant déficitaire, et seules les trois étapes américaines devraient lui permettre d’équilibrer ses comptes…

NEW YORK - Lorsque l’exposition Mackintosh a fermé ses portes aux McLellan Galleries de Glasgow le 30 septembre, 200 000 visiteurs l’avaient vue. Le total des droits d’entrée a dû avoisiner 500 000 li­vres (4 millions de francs), auxquelles il faut ajouter les 250 000 li­vres (2 millions de francs) appor­tées par le mécène, la liqueur Glayva. Les ventes de produits dérivés ont dépassé les prévisions les plus optimistes pour atteindre 600 000 livres (4,8 millions de francs) – sachant bien sûr que seule une partie de cette somme peut être assimilée à un bénéfice –, et 7 000 catalogues ont été vendus. Cependant, le coût total de son organisation s’élevant à 1,2 million de livres (9,6 millions de francs), seules les rentrées de la tournée américaine – suivie sans doute de deux étapes au Japon, à Tokyo et Nagoya – devraient permettre de couvrir les frais…

L’exposition new-yorkaise comprend 250 œuvres, contre 308 en Écosse, et certaines pièces qui n’ont pu quitter Glasgow ont été remplacées par d’autres, provenant de collections américaines. "Même si les spécialistes et les amateurs connaissent la majeure partie des réalisations de Mackintosh en matière d’architecture et de mobilier, de nombreuses facettes de sa carrière ont pu échapper à leur attention, alors qu’elles méritent qu’on s’y intéresse", affirme le directeur du Metropolitan Museum of Art, Philippe de Montebello, faisant notamment allusion aux recher­ches de Mackintosh sur les textiles, le graphisme et l’aquarelle.

Aucun plan détaillé
Le clou de l’exposition est la re­construction de la salle à manger pour dames du salon de thé de Mrs Cranston (dans Ingram Street, à Glasgow), à la décoration blanc et argent réalisée par Mackintosh en 1901. Conservée dans les réserves de la National Gallery of Scotland depuis une vingtaine d’années, elle a été remontée pour l’occasion.

Quand l’exposition regagnera Glas­gow, beaucoup espèrent que cette salle pourra être installée – ainsi que quatre autres pièces décorées par Mackintosh – dans la future National Gallery of Scottish Art & Design. Ce projet de la National Gallery of Scotland, dont le coût est évalué à 49 millions de livres (400 millions de francs), pourrait voir le jour dans l’ancien bureau de poste de George Square… si la Loterie nationale britannique fournit les fonds nécessaires. Espérons toutefois qu’il sera moins controversé que la récente édification de la Maison d’un amateur d’art (House for an Art Lover) dans Bella­houston Park. Le bâtiment conçu par Mac­kintosh n’avait jamais été construit : c’est chose faite depuis le 25 octo­bre, pour un budget de 4 millions de livres (32 millions de francs). Bien qu’il soit occupé par un dé­par­tement de la Glasgow School of Arts, plusieurs architectes ont condamné la réalisation du projet, l’estimant insuffisamment élaboré par son concepteur qui n’a laissé que des esquisse, sans plans détaillés.

CHARLES RENNIE MACKINTOSH, jusqu’au 16 février 1997, Metropolitan Museum of Art de New York, 9h30-17h15, ven. et sam. jusqu’à 20h45, tél. (212) 879 5500. Puis à l’Art Institute de Chicago (26 mars-22 juin 1997) et au Los Angeles County Museum (1er août-12 octobre 1997). Catalogue sous la direction de Wendy Kaplan, éditions Abbeville.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°31 du 1 décembre 1996, avec le titre suivant : Mackintosh à Manhattan

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