couvent

Lux au couvent

L'ŒIL

Le 1 avril 2000 - 241 mots

Le volume monumental d’un ancien couvent franciscain ne pouvait mieux convenir à une exposition ayant trait à la lumière. Huit artistes sont invités à s’approprier la grande salle de l’ancien réfectoire, en un dialogue « lumineux » avec l’histoire. La lueur naturelle ou électrique y apparaît sous toutes ses formes. Transparence d’étoffes colorées pour Cécile Bart, utilisation d’eau et de miroir aux savants effets d’optiques chez David Boéno, projections de cercles de lumière blanche pour Michel Verjux,
de couleurs vives pour Adalberto Mecarelli ou Laurent Saksik. Après avoir magistralement investi l’espace architectural du Capc de Bordeaux, Sarkis participe à l’événement. Il place des tubes fluorescents rouges et verts sous un plancher laissant sourdre une lumière diffuse qui répond aux couleurs des empreintes de doigts maculant les fenêtres. Son intervention est entièrement basée sur des oppositions : lumière naturelle-lumière artificielle, horizontalité-verticalité, couleurs complémentaires, sophistication-primitivisme. Yann Toma propose quant à lui une sorte de « chorégraphie » pour une cinquantaine de housses translucides. Celles-ci, animées de mouvements et éclairées du dedans par des ampoules électriques, fonctionnent comme des spectres. L’atmosphère « à la Rembrandt » qu’il recrée, mi sérieuse, mi fantaisiste, correspond à une véritable hantise de la disparition. Plus ludique enfin est la démarche de Bertrand Gadenne qui s’amuse à jouer sur un contraste extrême d’échelle. Des personnages lilliputiens, projetés sur les bases des colonnes, s’évertuent de façon burlesque et dérisoire à ébranler l’imposant édifice.

PARIS, Couvent des Cordeliers, 26 avril-4 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Lux au couvent

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