Art moderne

Lucien Simon, un Parisien devenu Breton

Par Guillaume Morel · L'ŒIL

Le 1 juillet 2006 - 373 mots

La dernière rétrospective Lucien Simon (1861-1945) remonte à plus de vingt ans, déjà organisée au musée des Beaux-Arts de Quimper, avec un ensemble d’œuvres issues des collections familiales. Depuis, plusieurs expositions ont révélé tel ou tel aspect de sa production.

André Cariou, conservateur du musée, a décidé de réunir cet été les principaux chefs-d’œuvre de l’artiste. La Bretagne occupe naturellement la plus large place dans cette sélection de toiles prêtées par une quinzaine de musées, auxquelles s’ajoutent des œuvres graphiques, des esquisses à l’huile et de grandes gouaches issues pour la plupart de collections particulières.

Bourgeois parisien, Lucien Simon séjourne en Bretagne dès 1892, et se prend de passion pour le pays Bigouden. Chaque année, il passe plusieurs mois dans le sémaphore de la pointe de Combrit, à Sainte-Marine, qu’il achète en 1901. S’il réalise une multitude de croquis et d’esquisses directement sur le motif, c’est dans son atelier installé dans le phare qu’il élabore ses peintures les plus ambitieuses.
L’exposition quimpéroise met l’accent sur les sujets de prédilection de l’artiste, les pardons (Le Pardon de Tronoan Lanvoran, 1895), les sorties de messe, les fêtes foraines, les scènes champêtres et portuaires. Lucien Simon s’intéresse aux personnes qui l’entourent, sa famille et ses amis (il peint de nombreuses scènes familiales au sémaphore), ses voisins, saisissant les gens dans les situations les plus quotidiennes et dans toute leur vérité.

Un des plus importants peintres d’inspiration bretonne de son époque (il est soutenu entre autres par les galeries d’avant-garde Georges Petit et Bernheim-Jeune et certaines de ses toiles comme L’Enterrement de Charles Cottet et Procession à Penmarc’h lui assureront une belle renommée), Lucien Simon a néanmoins sombré après la Seconde Guerre mondiale dans un certain oubli, lorsque ce type de peinture, aux sujets souvent anecdotiques, passe de mode.

Cette rétrospective permet de le réhabiliter à sa juste place, celle d’un peintre au talent singulier, à la palette sombre et aux contrastes forts, qui excelle tant dans les portraits intimistes que dans les scènes de groupes monumentales. Un catalogue richement illustré accompagne l’exposition et constitue la première grande monographie sur l’artiste.

« Lucien Simon », musée des Beaux-Arts, place Saint-Corentin, Quimper (29), 30 juin-2 octobre ; catatalogue de l’exposition : Palantines, 172 p., 198 ill., 38 euros.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°582 du 1 juillet 2006, avec le titre suivant : Lucien Simon

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