centre d’art

L’Hourloupe ou la Foire aux mirages

L'ŒIL

Le 1 juillet 2000 - 244 mots

Le cycle de l’Hourloupe occupe une place prépondérante dans l’œuvre de Jean Dubuffet. Il est d’une ampleur considérable, tant par sa durée (de 1962 à 1974) que par le nombre et la qualité de ses développements. Avec les cycles précédents, les Texturologies, les Matériologies, Dubuffet avait tenté d’entrevoir un « monde sans l’homme », le monde de la matière indéterminée, informe, proliférante. Paris-Circus faisait retour sur le monde humain par excellence qu’est la grande ville, mais les personnages y étaient réduits à de petites cellules circulant dans le tissu cellulaire de la ville et du monde, dans un rapport d’équivalence. Avec l’Hourloupe, l’artiste invente « une sorte d’algèbre mentale unificatrice qui tend à représenter tous les faits du monde – objets, lieux et figures – dans une écriture uniforme... » Cette « écriture » est faite de tracés dansants qui découpent et recomposent l’espace à la manière d’un grand puzzle sans image, et de rayures bleues et rouges qui occupent les surfaces, annulant tout effet de matière et accusant le caractère mental de l’opération. L’Hourloupe se développe et s’accroît à travers de multiples formes : dessins, tableaux, peintures découpées (comme les praticables de Coucou Bazar), sculptures et enfin architectures. Ou plutôt « anarchitectures » : Tours, Monuments et Jardins qui définissent « un habitat sans haut ni bas, sans poids ni corps, et radieusement exsangue ». Un choix très pertinent de Guy Issanjou pour sa première saison.

MONTÉLIMAR, Centre d’Art contemporain, jusqu’au 17 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : L’Hourloupe ou la Foire aux mirages

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