Levine oversized

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 240 mots

Erik Levine réalise d’étranges sculptures en bois ou en plastique que l’on avait déjà aperçues en 1992 à Vassivière.

Leur substance, leur masse et leur volume demeurent mystérieux, même si de ces formes suintent quelques objets vaguement familiers. Brush (1998) est une structure en bois composée d’un cylindre arrondi à ses bouts, d’un prolongement formant une sorte de caisse d’où s’échappent des tasseaux carrés. Dans ces pièces, l’espace devient une enveloppe, une protection permettant de mieux définir le volume qui s’offre à nous. « Ces œuvres sont exactement ce qu’elles paraissent être, des pièces composées de bois parfaitement assemblées dans des formes vaguement mécaniques aux contours géométriques. Leur fonctionnalité est absolue. » Celle-ci reste cependant suspendue. Le rapport démesuré que chacune de ces sculptures entretient avec le corps humain évoque de curieux objets, plus proches d’un prototype de machines que d’un objet transformé par la magie du geste artistique. Ce rapport étrange entre une sculpture trop imposante pour n’être qu’un simple objet, et bien trop ouverte sur l’espace pour n’être qu’une architecture monumentale, n’est en fait qu’une stratégie visant à les rendre encore plus énigmatiques aux yeux du public. Elles ne sont que des indications de notre rapport incertain avec ces figures virtuelles, ces outils de production qui évoquent un monde soudain contrôlé par la puissance des techniques.

Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, 1er mai-26 juin, et dans le même lieu et aux mêmes dates, Gilles Barbier et Alain Bublex.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Levine oversized

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