L’Estaque, de l’impressionnisme au cubisme

Par Alain Cueff · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1994 - 237 mots

MARSEILLE - Dans le cadre du premier Festival Marseille Méditerranée se tiendra au musée Cantini une exposition consacrée au paysage moderne, né à la fin du XIXe siècle à quelques encablures de là.

À l’Estaque, écrivait Cézanne en 1876, le soleil est si effrayant qu’il me semble que les objets s’enlèvent en silhouette non pas seulement en blanc ou noir, mais en bleu, en rouge, en brun, en violet.” C’est la guerre de 1870 qui conduit Cézanne dans ce petit port de la banlieue marseillaise, où les splendeurs de la nature sont altérées par la grandeur des sites industriels. Loin de Barbizon, ce paysage emblématique d’un monde en pleine évolution va profondément marquer l’art de Cézanne qui y peindra quelques chefs-d’œuvre.

Il y reviendra une dernière fois en 1883. Lui succédera une pléiade de peintres, qui veulent percer à jour le secret de sa peinture, au premier rang desquels André Derain, qui s’est déjà engagé, en 1905, dans l’aventure du fauvisme. Georges Braque, Othon Friesz, Raoul Dufy, Albert Gleizes, mais aussi August Macke se rendront eux aussi dans cet endroit devenu mythique. L’exposition, réalisée par Nicolas Cendo, présentera plus de soixante tableaux. Avec des contributions de Claude Frontisi, William Bubin, Isabelle Monod-Fontaine, Jean-Paul Monory et Véronique Serrano, le catalogue comportera également une documentation sur le paysage industriel de l’Estaque à l’époque de sa gloire.

“L’Estaque, Naissance du paysage moderne”?, Musée Cantini, du 24 juin au 25 septembre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : L’Estaque, de l’impressionnisme au cubisme

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