Les villes à la campagne

Vingt artistes contemporains à la Villa Médicis

Le Journal des Arts

Le 5 juin 1998 - 393 mots

Lieux magiques, les jardins de la Villa Médicis restent généralement fermés au public, au désespoir des amateurs de verdure. Tous les étés jusqu’à l’an 2000, ils seront pourtant accessibles, au même titre que les salons et les ateliers de la Villa, grâce à l’exposition annuelle “La Ville, le Jardin, la Mémoire�?.

ROME (de notre correspondant) - L’exposition “La Ville, le Jardin, la Mémoire”, à l’initiative du directeur de l’Académie de France Bruno Racine, a été organisée par trois jeunes commissaires, Laurence Bossé, Carolyn Christov-Bakargiev et Hans Ulrich Obrist. Dans un premier temps, le parcours privilégie volontairement les espaces normalement interdits au public, voire totalement inconnus. Ainsi, le visiteur découvre la citerne romaine encastrée dans les fondations de la Villa, aujourd’hui encore recouverte de son crépi rouge, puis un ensemble de souterrains d’ordinaire inaccessibles. L’exposition se poursuit dans le pavillon de Ferdinand de Médicis, aux fresques peintes par Jacopo Zucchi en 1576-1577, qui abrite déjà L’inventaire des pensionnaires réalisé par Christian Boltanski pour son exposition personnelle, en 1995. Enfin, le jardin est le théâtre de performances et d’actions d’artistes.

Centrée sur le thème de la ville et de ses rapports avec le jardin, ou, selon la formule des commissaires, sur “l’utopie d’englober la nature entre les murs urbains”, le premier volet de la manifestation réunit des œuvres inédites de dix-sept artistes du monde entier et de trois des pensionnaires de la Villa Médicis. Aux Français Annette Messager, Xavier Veilhan et Fabrice Hybert viennent se joindre les Suisses Lucius Burckhardt, fondateur de la “Science de la Promenadologie”, et le couple Fischli & Weiss. Les Italiens Bruna Esposito, Eva Marisaldi, Cesare Viel, le Groupe Stalker accompagnent Michelangelo Pistoletto, acteur du film L’homme noir de Pierre Coulibeuf, présenté en avant-première le soir du vernissage. L’Autrichien Lois Weinberger a réalisé des travaux à partir de végétaux, la Canadienne Jane Cardiff des suggestions polysensorielles. Olafur Eliasson (Islande), Cai Guo Qiang (Chine), Toyo Ito (Japon) et Kay Hassan (Afrique du Sud) apportent une touche “exotique” à l’exposition. Un atelier est également au programme, avec des interventions d’Arienti, Torelli, Mezzaqui, Casolaro, Boresta, Landi, Canevari et Zuffi. Des films d’artistes sont en outre projetés tous les jours dans la salle Renoir de la Villa.

LA VILLE, LE JARDIN, LA MÉMOIRE, jusqu’au 30 août, Villa Médicis, Viale Trinita dei Monti 1, Rome, tél. 39 6 67611, tlj sauf lundi 10h-13h et 15h-19h, www.medici.org

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°62 du 5 juin 1998, avec le titre suivant : Les villes à la campagne

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