XIXe-XXe Siècles - Munch, Klimt, Schiele, Van Gogh seraient-ils néogothiques ? Si on regarde d’ordinaire l’art moderne comme un cri révolutionnaire, qui rompt avec les canons et la tradition, l’exposition « Gothique moderne », fruit d’un travail de recherche de sept ans, révèle ses racines sombres et profondes, qui puisent l’inspiration dans les œuvres du Moyen Âge.
Dans un XIXe siècle marqué par l’industrialisation, mais aussi par les guerres et les épidémies, nombre de créateurs tournent leurs regards vers la période gothique, miroir de leur temps, dont les artistes exprimaient les émotions humaines les plus profondes : l’amour et la sexualité, la mort et le deuil, la foi et le doute. À travers un dialogue éblouissant entre Hans Holbein le Jeune, Albrecht Dürer ou Lucas Cranach et les avant-gardes nordiques ou germanophones du tournant des XIXe et XXe siècles, l’exposition de l’Albertina nous plonge au cœur de l’âme humaine tout en donnant à voir la vitalité de l’art gothique : celui-ci n’apparaît pas, pour les modernes, comme un simple répertoire de formes et de thèmes, mais exsude la sève dont ils se nourrissent pour inventer un nouveau langage. Un squelette d’une danse macabre s’invite dans un autoportrait d’Arnold Böcklin, ou se fait brosser le portrait avec une cigarette par Van Gogh. Saint Sébastien criblé de flèches trouve son écho dans un nu vibrant d’Egon Schiele. Une rosace de cathédrale inspire un hymne à la lumière chez Munch. Un catalogue riche et superbement illustré vient compléter et approfondir cette exposition captivante, qui présente à la fois des chefs-d’œuvre et des pépites d’artistes moins connus.
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Les sombres racines des modernes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°791 du 1 décembre 2025, avec le titre suivant : Les sombres racines des modernes





