Les pendules du Mobilier national de nouveau à l'heure

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 septembre 2006 - 321 mots

Détenteur des collections de meubles et d’objets destinés à décorer les palais nationaux depuis le règne d’Henri IV,
le Mobilier national conserve une importante collection de pendules, neuf cents au total, mais qui sortent rarement de leurs réserves. Le musée du Temps de Besançon présente une cinquantaine
de fleurons de cet ensemble, constitué à partir de l’Empire et enrichi pendant tout le XIXe siècle.  
Au-delà de la qualité esthétique, voire du caractère spectaculaire de certaines pièces, telle La Pendule monument créée à la mémoire du roi de Prusse Frédéric II, ces objets permettent aussi d’écrire une histoire du temps. Si le cartel est à la mode dès la fin du xviiie siècle, l’amélioration des techniques d’horlogerie fait de la pendule le nouvel accessoire indispensable des intérieurs bourgeois.
Ornement de cheminée, celle-ci doit toutefois répondre aux modes, mais aussi s’adapter aux différentes pièces de la maison, voire au caractère de ses propriétaires par un ornement adapté. À Paris, Lepaute, Bailly et Dubuc s’imposent comme les grands noms de l’horlogerie, souvent associés à des maîtres bronziers comme Thomire ou Barbedienne.
L’industrialisation de la fabrication n’interrompt pas cet engouement. Bénéficiant de l’afflux d’immigrés suisses, les régions de Belfort et de Montbéliard se spécialisent dans cette production. De nombreuses pièces viendront ainsi décorer les appartements royaux et impériaux de Compiègne, des Tuileries ou de Saint-Cloud.
Les thèmes décoratifs sont multiples, allégoriques ou historiques ; l’empereur Napoléon III apprécie pour sa part les ornements militaires. Souvent, la pendule se fait aussi le support de la vulgarisation de sculptures célèbres.
Cet art prolifique, tombé en désuétude, méritait donc cette redécouverte. Pour l’occasion, une dizaine d’entre elles ont été remises en état de marche par un maître horloger, et leurs carillons rythmeront la visite.

« Le roi, l’empereur et la pendule. Chefs-d’œuvre des collections du Mobilier national », musée du Temps, palais Granvelle, 96, Grande-Rue, Besançon (25); tél. : 03 81 87 81 61, www.besancon.fr, jusqu’au 19 novembre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : Les pendules du Mobilier national de nouveau à l'heure

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