Mode - Face à l’entrée, un groupe d’officiants en longue tunique blanche disposés sur un gradin accueille le visiteur : la grande messe consacrée à Rick Owens peut commencer.
Dans une mise en scène sombre et grandiloquente, digne d’un opéra, « Temple of love » célèbre trente ans de création de Richard Saturnino Owens, né en 1961 à Los Angeles et Parisien d’adoption. Réunis par grandes thématiques (Hollywood des années 1930, hommage à Joseph Beuys, à Mariano Fortuny…), les vêtements révèlent son univers baroque et décadent. Sont évoqués ses multiples inspirations et références à l’histoire de l’art (de Joris-Karl Huysmans à John Chamberlain ou le brutalisme), comme son parcours professionnel et personnel aux côtés de la designer Michèle Lamy. De longues vitrines réunissent accessoires, polaroïds préparatoires, cartons d’invitation et objets personnels. Face à ces créations, on mesure combien celui qui débuta comme patronnier, s’avère un orfèvre de la silhouette, tour à tour longiligne, ou débordante. Son style inclassable provient aussi de la diversité des matières : un jersey de viscose pour un somptueux drapé d’une robe du soir, un sergé de laine gratté brodé de paillettes transformant une tunique en armure, ou des bracelets en cuir de vache et os de buffle… Il aime faire des ponts entre l’univers des classiques et de celui de freaks, quitte parfois à provoquer, comme en témoigne la salle où il dévoile ses fantasmes sexuels. « J’aime les formes gracieuses et élégantes, tout en étant aussi barbare et brut que possible », résume l’auteur de ce show décoiffant.
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Les noces barbares de Rick Owens
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°790 du 1 novembre 2025, avec le titre suivant : Les noces barbares de Rick Owens







