Art contemporain

Les métamorphoses de Sara Favriau

Maison des arts, Malakoff (92) – Jusqu’au 4 décembre 2022

Par Anne-Charlotte Michaut · L'ŒIL

Le 25 octobre 2022 - 329 mots

Sculpture -  Le titre de l’exposition, « Le cran vous désape comme un petit ver tout nu », comme celui des œuvres présentées, introduit d’emblée une atmosphère à la fois poétique et humoristique caractéristique du travail de Sara Favriau (née en 1983).

À l’entrée, nous sommes face à trois états, une installation de trois étais dont deux feignent de soutenir le plafond à l’endroit même où est placée, à l’étage supérieur, une œuvre composée d’1,6 tonne de plâtre qui s’érode au fil du temps. Toujours attentive à l’environnement dans lequel elle s’inscrit et mue par une interrogation sur le statut de l’œuvre d’art et son contexte de création, Sara Favriau a conçu la plupart des pièces in situ durant le mois de juillet, en ouvrant certains jours les portes du centre d’art au public. Deux très beaux diptyques vidéo qui présentent des activations de sculptures et des performances récentes donnent des clés de lecture pour appréhender son travail, notamment son intérêt pour le « vivant », la métamorphose ou la réutilisation de matériaux à travers une production circulaire. En témoigne une large installation faite de branches de bois récupérées au bois de Boulogne, mues en sculptures par un travail matiériste sur l’écorce et par leur agencement – sur les murs et entre elles, à l’aide d’agrafes industrielles. Les copeaux de bois récupérés lors de la réalisation de cette œuvre ont servi à la création d’une autre : ils ont été insérés dans un long et fin liseré horizontal creusé dans un mur du centre d’art, et sont accompagnés d’agrafes forgées à la main, formant une œuvre hybride à la fois poétique et mystérieuse. Au premier étage, on retrouve une magnifique série de petits assemblages réalisés à partir d’éléments glanés lors de ses différents voyages (végétaux, cailloux, plumes, etc.). En changeant ces matériaux quelconques en sculptures, elle leur confère une préciosité inattendue. Cette œuvre est un touchant hommage à ces « petits riens » (le nom de la série), qui peuplent la nature et font sa beauté.

« Sara Favriau. Le cran vous désape comme un petit ver tout nu »,
maison des arts, 105, avenue du 12-Février-1934, Malakoff (92), maisondesarts.malakoff.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°759 du 1 novembre 2022, avec le titre suivant : Les métamorphoses de Sara Favriau

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