Les méditations de Kapoor

Des installations inédites à Paris et Bordeaux

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 11 septembre 1998 - 419 mots

Depuis longtemps vedette internationale, Anish Kapoor, à quarante quatre ans, a déjà bénéficié de tous les honneurs : Turner Prize, pavillon britannique à la Biennale de Venise, Biennale de São Paolo, Documenta de Cassel, prix Duemila, docteur honoris causa de l’Université de Leeds... L’artiste indo-britannique expose à la rentrée à la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière, à Paris, dans le cadre
du Festival d’Automne, et au CapcMusée d’art contemporain de Bordeaux.

PARIS-BORDEAUX - Né en Inde mais ayant suivi toute sa formation en Grande-Bretagne, Anish Kapoor a su faire dans son art la symbiose de ses deux cultures. S’inscrivant dans une tradition somme toute récente de la sculpture anglaise, il y associe une sensibilité exacerbée, une subtilité, un mystère et une invitation à la méditation plus proches de sa culture d’origine.

À Paris, il a bénéficié d’une commande du Festival d’Automne pour l’espace d’exposition occupé traditionnellement chaque année, la Chapelle Saint-Louis de la Salpétrière. Trois énormes disques miroitants réalisés en acier poli renvoient l’image de l’architecture XVIIe de la chapelle tout en attirant le spectateur dans un vertige. L’artiste a placé au centre de cet ensemble lumineux une pièce sombre qui crée un complet contraste.

Le même esprit caractérise l’intervention d’Anish Kapoor à Bordeaux. Il a conçu spécialement pour la grande nef de l’Entrepôt une installation qui joue sur le plein et le vide, sur la présence et l’absence, sur le visible et l’invisible, à partir d’un corpus épuré de signes et de matières, notamment l’eau, l’acier et des pigments. À côté, dans les petites galeries, le musée présente un ensemble de neuf œuvres plus anciennes permettant ainsi au visiteur d’embrasser plus largement le champ artistique de Kapoor. Différentes matières, dimensions et périodes seront ainsi présentées. Enfin, près de cent dessins, dont certains étaient restés jusque-là inédits, mettent en évidence les processus créatifs, l’évolution de sa pensée jusqu’à la réalisation finale.

La présence de Kapoor à Bordeaux ne se limite cependant pas à son exposition au capcMusée d’art contemporain. Il a en effet conçu pour le Tribunal de Grande Instance de la ville une sculpture d’eau qui ne sera inaugurée qu’à la fin de l’année. Une pièce qui devrait inciter juges et avocats à méditer sur la transparence de la justice !

- ANISH KAPOOR, 18 septembre- 1er novembre, Chapelle Saint-Louis de la Salpétrière, 47 boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, tlj 8h30-18h30. - ANISH KAPOOR, 16 octobre- 7 février 1999, CapcMusée d’art contemporain, l’Entrepôt, 7 rue Ferrère, 33000 Bordeaux, tél. 05 56 00 81 50, tlj sauf lundi 11h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°66 du 11 septembre 1998, avec le titre suivant : Les méditations de Kapoor

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