Les lueurs du Grand Siècle

L'ŒIL

Le 1 juillet 1998 - 247 mots

Les gourmands de peinture, les amateurs de noms rares et exquis savent qu’il existe à Dijon un lieu qui comble toutes leurs attentes, le musée créé par Jeanne et Maurice Magnin en 1938, voué à l’art français du XVIIe siècle. L’idée de cette exposition organisée par Emmanuel Starcky et Alain Mérot est née de la présence dans sa collection de l’admirable Poliphile au bain avec les nymphes d’Eustache Le Sueur et des deux Amours musiciens de Laurent de La Hyre, exemplaires de ce courant qui fleurit au milieu du XVIIe siècle à Paris avec les élèves de Simon Vouet et fut baptisé atticisme par l’historien de l’art Bernard Dorival. « Atticisme » car l’art de ces maîtres démontre cette finesse de goût, cette pureté, cette élégance de langage qu’on prêtait aux écrivains athéniens de l’âge classique. Une cinquantaine d’œuvres – peintures, sculptures et dessins – dont dix appartiennent au musée Magnin, révèlent pour la première fois au public ce moment de perfection classique, dont les héros se nomment Bourdon, Stella, La Hyre, Perrier, Baugin, Le Sueur ou Lemaire. Calé entre l’exubérance de la galerie de l’Histoire de Marie de Médicis par Rubens et les compositions solennelles de Lebrun pour le Versailles de Louis XIV, ce mouvement se signale également par la richesse de ses décors, évoquée notamment ici par la réunion de trois peintures de La Hyre provenant de l’hôtel de Gédéon Tallemant, point d’orgue d’un art quintessencié.

DIJON, Musée Magnin, jusqu’au 27 septembre, cat. RMN,145 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°498 du 1 juillet 1998, avec le titre suivant : Les lueurs du Grand Siècle

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