Les lauriers de César

Rétrospective de l’artiste au Jeu de Paume

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 435 mots

Après avoir été longtemps reportée en raison de la fermeture du Grand Palais, la rétrospective César est accueillie par la Galerie nationale du Jeu de Paume. Cent cinquante œuvres retracent la carrière du sculpteur, du milieu des années cinquante à aujourd’hui.

PARIS. Peu d’artistes sont aujourd’hui aussi populaires en France que César. Immortalisé par les fameux trophées qui portent son nom, remis chaque année aux professionnels du cinéma, l’artiste a également bénéficié de nombreuses commandes publiques, à l’exemple de Marseille ou de Paris, et d’un soutien sans faille de l’État, jusqu’à son exposition dans le pavillon français de la Biennale de Venise en 1993. Grâce à la déclinaison d’un vocabulaire simple, du Pouce aux Compressions, César apparaît, avec sa barbe blanche, pour le grand public comme "l’artiste" par excellence, quand ses louanges ne sont pas chantées par les intellectuels, à l’image d’un Philippe Sollers. Après la fermeture du Grand Palais en 1993 et le report sine die de sa rétrospective, César espérait secrètement, selon un de ses proches, que la manifestation serait accueillie par le Centre Georges Pompidou. Quatre ans plus tard, c’est finalement la Galerie nationale du Jeu de Paume qui rend hommage au sculpteur marseillais. Dans une présentation chronologique classique, les cent cinquante pièces de l’exposition sont regroupées dans chaque salle autour des grands thèmes qui jalonnent sa carrière. La plus ancienne remonte à 1954, date de sa première exposition au Salon de Mai et de son installation dans une petite usine à Villetaneuse, dans la banlieue nord de Paris. La Chauve-souris et le Chat marquent en effet l’amorce d’un bestiaire constitué d’assemblages de différentes pièces métalliques, morceaux de plaques de métal, boulons, rebuts ferreux que l’artiste soude ensemble. L’utilisation de cette matière première s’impose alors à lui pour des raisons financières. Mais bientôt, ces éléments disparates s’unissent pour reproduire dans la sculpture la technique apparue au début du siècle dans la peinture, le collage. Dans les années soixante, César développe les trois axes du langage qu’il ne cessera de décliner au cours des trois décennies suivantes : la compression, l’expansion et l’empreinte. Fasciné par la nouvelle presse industrielle de la Société française des ferrailles de Genneviliers, César compresse des carcasses d’automobiles, avant de se lancer dans les expansions grâce au polyuréthane. Au terme de l’exposition, la série récente de ses autoportraits met une fois encore en lumière la fidélité de l’artiste aux techniques de ses débuts.

CÉSAR, jusqu’au 19 octobre, Galerie nationale du Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75001 Paris, tél. 01 47 03 12 50, tlj sauf lundi 12h-19h, mardi 12h-21h30, samedi-dimanche 10h-19h. Catalogue, 320 p., 350 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Les lauriers de César

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