Les interconnections de Melik Ohanian

Voici énumérés quelques-uns des matériaux utilisés par Melik Ohanian dans son exposition « Stuttering » (traduire : « parler avec répétition involontaire de sons »). L’artiste ne saurait développer ses ambitieuses propositions sans jouer avec brio et délectation des médias les plus variés. Il est peu d’écrire que cette exposition est redoutablement exigeante, pour l’artiste certes, mais également pour le spectateur. « Si on ne projette rien, on ne reçoit rien », affirme Ohanian. Le spectateur est invité à expérimenter « une poétique combinant intentions et regards, entre voir et montrer il ne s’agit pas de trancher, mais plutôt de faire coexister pour que les affects surgissent ». Les thèmes abordés par Ohanian sont d’une grande diversité. De la prédiction par la Nasa de la collision dans environ quatre milliards d’années de la Voie lactée avec la galaxie d’Andromède – donc de « la fin du monde » (Modelling Poetry, 2012-2014) –, à une évocation du génocide arménien (Pulp Off, 2014), en passant par Girls of Chilwell – Suspended Acting, 2014, œuvre constituée de trois sculptures très réalistes imaginées à partir d’archives photographiques de 1916 représentant trois ouvrières de l’usine d’armement de Chilwell, en Angleterre, le visiteur est confronté à une myriade de connections entre espaces, images et temporalités d’une inépuisable variété.