Les hauts faits de Strba

AARAU. Annelies Strba n’a dévoilé officiellement ses photographies au public qu’en 1990, lors d’une exposition à la Kunsthalle de Zurich. Dépassant l’amateurisme, elle présente cet automne ses œuvres à Aarau, au moment même où est publié un important ouvrage aux éditions Lars Müller, Annelies Strba, Shades of Time (334 p., 88 FS). L’exposition de l’Aargauer Kunsthaus est articulée autour de ses images récentes, des clichés couleur réalisés dans les années quatre-vingt-dix qui dépassent l’horizon de sa famille et réunissent des paysages et des vues de cités, en Angleterre et au Japon qu’elle visite souvent. Ces photographies, comme celles réalisées à Hiroshima ou à Kobe, juste après le terrible tremblement de terre, laissent transparaître une subjectivité toute picturale. À côté de ces travaux, la manifestation propose également un choix de ses premières images noir et blanc et quelques clichés de sa famille. Pendant de nombreuses années, l’artiste, aujourd’hui âgée de cinquante ans, a en effet photographié ses enfants, saisis d’abord dans leurs attitudes naturelles avant qu’ils ne posent réellement, mais toujours avec une extrême rigueur et une grande simplicité de moyens. Ses modèles, pris avec beaucoup de pudeur dans leur environnement quotidien, dévoilent ici sans résistance leur caractère, souvent d’une grande douceur. Sa fille Sonja a été l’un de ses principaux sujets, de la petite fille à l’adolescente. Devenue récemment jeune mère, son portrait avec son enfant renvoie inévitablement aux maternités classiques. Enfin, le musée d’Aarau présente la première vidéo de l’artiste suisse.