Les grands chantiers de 1998

Des crédits enfin accrus pour le patrimoine

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 3 janvier 1998 - 789 mots

Principal bénéficiaire de l’augmentation du budget de la Culture en 1998, le patrimoine profite d’un accroissement exceptionnel des crédits qui lui sont consacrés. Ceux-ci passent à 1,616 milliard de francs en autorisations de programmes, une hausse de 39,3 % par rapport à 1997. Ils devraient permettre notamment de commencer dès cette année les travaux de rénovation du Grand Palais, et de poursuivre et accélérer les travaux en cours. Gros plan sur les grands chantiers de restauration en 1998.

Construit à la fin du XIXe siècle, le Grand Palais des beaux-arts a été inauguré en 1900 pour l’Exposition universelle de Paris. La grande nef a dû être fermée en novembre 1993 après la découverte de symptômes alarmants, comme la chute de boulons de la verrière. Des études approfondies menées depuis 1993 ont mis en évidence une dégradation des fondations du Grand Palais dans sa partie sud, un enfoncement de l’édifice de deux à trois centimètres par an et un risque d’effondrement de la verrière. La restauration, estimée à 400 millions de francs, se fera par étapes. Elle devrait débuter au printemps 1998 pour s’achever deux ans plus tard, en l’an 2000. Les travaux commenceront par la grande nef, le paddock et les galeries sud.

Il s’agira de consolider les fondations, de conforter les charpentes métalliques de la grande nef et de remettre en état les verrières et toitures. Ces réfections seront complétées par le nettoyage des murs en pierre de taille et de la statuaire.

La reconstruction du Parlement de Bretagne, incendié en février 1994, constitue un autre gros chantier à la charge de l’État. Confiées à l’architecte en chef des Monuments historiques Alain-Charles Perrot, les opérations ont commencé en juillet 1996. Fin 1997, l’ensemble des parties hautes de maçonnerie étaient restaurées, permettant la réalisation de planchers neufs. De nouvelles charpentes ont également été mises en place, suivies par des travaux de couverture. En 1998, les interventions les plus importantes porteront sur la restauration des boiseries et plafonds des salles décorées qui abritent la Cour d’appel, afin de permettre à cette dernière de s’y réinstaller au début de l’année 1999.

Lambris et toiles
Dans quatre salles du Parlement de Bretagne, on a dû déposer les lambris qui avaient été endommagés par l’eau déversée pour éteindre l’incendie. Parallèlement à ce chantier, les travaux de restauration des toiles des salles décorées du premier étage se poursuivent. Ils consistent à traiter à la fois les supports – avec rentoilage – et la couche picturale dont on élimine les salissures.

Au nombre des bâtiments civils appartenant à l’État qui bénéficieront de restauration en 1998, figurent à Paris les portes Saint-Denis et Saint-Martin, l’Hôtel de Beauvais, rue François-Miron, dans le Marais, ainsi que l’Hôtel des ducs de Savoie à Chambéry. Par ailleurs, des travaux de restauration seront entrepris cette année dans le château de Voltaire à Ferney, racheté par l’État, avant son ouverture au public.

La majeure partie des autres grands chantiers de l’année 1998 portent sur des édifices cultuels appartenant à l’État. C’est le cas de la basilique Saint-Denis, qui fut achevée en 1231 sous le règne de Saint-Louis. Les travaux, conduits par l’architecte en chef des Monuments historiques Benjamin Mouton, portent essentiellement  sur la restauration du chevet, du jardin Pierre-de-Montreuil et du portail nord.

Échafaudages à Notre-Dame
À Paris, les travaux entrepris à Notre-Dame par l’architecte en chef Bernard Fonquernie se poursuivent, affectant les parties basses de la façade ouest qui vont être recouvertes d’échafaudages en début d’année. Ces opérations dureront deux ans. À Strasbourg, le même Bernard Fonquernie s’attaque aux contreforts et arcs-boutants des murs gouttereaux de la cathédrale.

La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, reconstruite à l’initiative d’Henri IV, a été achevée il y a un siècle et demi. Le bâtiment souffre aujourd’hui de la fragilité de ses pierres et d’un mode de construction hasardeux ayant multiplié l’emploi de structures métalliques qui rouillent et font éclater les maçonneries. La restauration du monument a pris une nouvelle ampleur depuis 1986, à la suite d’une convention de financement passée avec le département du Loiret et la Ville d’Orléans. En 1998, les travaux effectués sous la direction de Jacques Moulin, architecte en chef des Monuments historiques, permettront d’entamer la remise en état des arcs-boutants nord de la nef et la restauration de la façade occidentale.

À Chartres, les travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame, dirigés par l’architecte en chef Guy Nicot, se poursuivent avec des travaux réalisés sur la rose nord. Des travaux de restauration des vitraux du déambulatoire sont également au programme.

Enfin à Bourges, François Voinchet, architecte en chef des Monuments historiques, entame en 1998 les opérations portant sur la façade est de la tour nord de la cathédrale, ainsi que sur le portail et la porte sud. Les travaux devraient se prolonger en 1999.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°51 du 3 janvier 1998, avec le titre suivant : Les grands chantiers de 1998

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