Les bulles de Richard Buckminster Fuller

Né à Milton (Massachusetts) en 1895 et mort âgé à Los Angeles en 1983, cet Américain de génie, à la fois philosophe, artiste, architecte, ingénieur... est devenu la coqueluche de nombreux architectes et designers, grâce à ses constructions en énormes coupoles dont le principe sera souvent repris.
Conçus à partir d’une structure réticulaire d’acier ou d’aluminium, supportant des panneaux le plus souvent de verre, mais aussi de métal, de matériaux de synthèse, de carton même, ces dômes aux formes futuristes comme de grosses bulles brillantes dans le ciel, avaient l’avantage de pouvoir être montés très rapidement. Une légèreté et une mobilité qui enchantaient Jean Prouvé. Les Triennales de Milan de 1954 et 1957, où il présente d’autres coupoles plus expérimentales, lui permettent d’obtenir le Grand Prix et depuis, les Italiens lui portent un véritable culte. Deux autres sont très célèbres : le Golden Dome à l’Exposition américaine de Moscou en 1959, puis, en 1967, le Dôme géodésique, énorme boule grillagée, du pavillon américain à l’Exposition Universelle de Montréal. Visionnaire, Fuller avait même lancé l’idée d’un dôme transparent capable de recouvrir entièrement Manhattan pour le protéger des intempéries (on ne parlait pas encore de pollution !) et pour en maîtriser le climat. Utopiste certes, ce roi de la coupole moderne s’intéressait aussi aux moyens de locomotion. On voit donc dans l’exposition son automobile Dymaxion, sorte de gros insecte et le bateau Needles. C’est Marc Newson, un de ses grands admirateurs, qui est chargé de la scénographie. Une exposition bien à propos puisque 2000 a été l’année de l’ouverture du Dôme du Millenium à Londres.