Les Brèves : Thomas Struth au Carré d'art, L’art au temps des Rois maudits ...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 13 mars 1998 - 925 mots

Le Grand Palais présente, du 20 mars au 29 juin, “L’art au temps des Rois maudits, Philippe Le Bel et ses fils, 1285-1328”. Près de 400 pièces – du chef-d’œuvre religieux à l’objet usuel – illustrent cette période d’intenses bouleversements politiques et de secrète mutation artistique. Situé entre le temps des cathédrales et celui du mécénat de Charles V, le règne des derniers capétiens a souvent été considéré comme une époque intermédiaire artistiquement pauvre. Pourtant, quelques chefs-d’œuvre rescapés témoignent d’innovations importantes que le Grand Palais entend mettre en lumière : les exigences narratives l’emportent sur la monumentalité, les subtilités chromatiques succèdent aux tons saturés, une élégante idéalisation gagne les figures… Nous reviendrons sur cette exposition “vue” dans un prochain numéro.

“Mémoires d’Angkor” complète l’exposition d’art khmer organisée l’année dernière au Grand Palais, avec de rares moulages anciens des bas-reliefs d’Angkor Vat et du Bàyon. Cette manifestation, présentée à l’abbaye de Saint-Riquier jusqu’au 24 mai, permet de voir en France ces exceptionnelles décorations, parties intégrantes des temples et donc intransportables.

Le Musée Carnavalet, rassemble, du 25 mars au 28 juin, plus de 200 bijoux et objets d’art réalisés par la maison Chaumet, depuis l’Empire jusqu’à nos jours. En contrepoint de pièces uniques – telles la guirlande de feuilles de diamants de l’impératrice Eugénie ou la parure Art déco créée pour la princesse Alice de Bourbon-Parme –, divers documents évoqueront les prestigieux clients du joaillier.

Thomas Struth bénéficie du 14 mars au 7 juin, au Carré d’Art – Musée d’art contemporain de Nîmes, de sa première exposition personnelle dans un musée français. Comme son compatriote Thomas Ruff, qui vient d’être exposé à Paris au CNP, ses photographies se veulent neutres, distanciées, bannissant l’émotion ou le spectaculaire. Né en 1954, il a été l’élève de Gerhard Richter et des Becher. Cette rétrospective en quatre-vingts œuvres va de sa première série consacrée aux rues de New York (1978) à la plus récente sur l’architecture des villes chinoises, en passant par les portraits grand format, couleur ou noir et blanc qui ont fait sa célébrité. À l’occasion de l’exposition du Sprengel Museum de Hanovre et de la remise du prix international “Spectrum” à Struth en 1997, les éditions Schirmer/Mosel ont publié une monographie qui présente, outre un choix représentatif des portraits, les œuvres réalisées pour la Documenta IX de Cassel et des images d’une “série de portraits vidéo” montrant, une heure durant, le visage impassible d’un individu (192 p., 88 ill., 348 F).

Le Musée Van Gogh d’Amsterdam poursuit ses expositions centrées sur les intérêts de l’artiste et ses influences. “Uta­gawa Kuniyoshi (1798-1861)” rassemble, jusqu’au 5 avril, plus de 160 gravures et dessins de l’un des artistes japonais les plus célèbres du XIXe siècle. Tandis que des peintres comme Van Gogh s’inspiraient des gravures japonaises, Kuniyoshi incorporait dans son œuvre des éléments de l’art occidental, comme la perspective ou le clair-obscur. Plus connu pour ses fantômes et ses héros des Suikoden, tel ce Fantôme d’Asakura Tôgo (1851), il a également dessiné des lutteurs de sumo, des chats, des acteurs, des paysages et des dessins érotiques.
 
Claude Lévêque a réalisé pour son exposition à la Villa Arson, à Nice jusqu’au 28 mars, une installation inédite. L’artiste, qui s’est détaché de l’objet pour laisser place à la lumière, est intervenu dans un ensemble de salles qui se succèdent comme dans un labyrinthe pour créer un parcours lumineux et coloré, du blanc au vert, au rose et au bleu. Parallèlement, Olaf Metzel, le directeur de l’Akademie der Bildenden Künste de Munich, a réuni sept artistes, parmi lesquels Rainer Oldendorf et Stephen Craig, sous le titre “Personne sait plus”.

L’Espace d’art contemporain, 55 rue du Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris (tél. 01 43 22 72 77), a participé à l’émergence d’une vingtaine de jeunes artistes depuis sa création. Pour ses dix ans, il accueille à nouveau ces artistes – Bernard Tran, Brigitte Nahon, Anne Bregeaut – pour des présentations de quatre jours se succédant jusqu’au 30 mars.

Le Musée Maurice-Denis, à Saint-Germain-en-Laye, propose de découvrir, jusqu’au 17 mai les “Papiers peints Art nouveau”, à travers quelque cent pièces provenant en grande partie du Musée du papier peint de Rixheim. Au tournant du siècle, cet aspect du décor intérieur bénéficie pour la première fois de l’intérêt de grands artistes comme Ranson, Denis, Walter Crane ou Otto Eckmann, qui créent des modèles. Se manifestent, dans leurs créations, la luxuriance propre au style Art nouveau, en même temps qu’un abandon de la représentation naturaliste et illusionniste au profit de motifs floraux stylisés, colorés par un jeu d’aplats.

Martin Parr est l’un des représentants actuels de la photographie documentaire sociale de tradition britannique. L’espace culturel François Mitterrand de Beauvais (tél. 03 44 06 36 00) accueille jusqu’au 28 mars ses clichés, qui mettent en scène, avec humour et un certain kitsch, des personnages saisis dans leur vie de tous les jours. Lumières vives et couleurs criardes mettent ici en exergue des familles sur la plage (Last resort) ou des gens dans leur voiture (From A to B).

Le Musée Albert-Kahn, à Boulogne-Billancourt, conserve 441 autochromes du Mont Athos réalisés en 1913 par Stéphane Passet, puis en 1918 par Louis-Fernand Cuville, dans le cadre des “Archives de la Planète”, la commande lancée en 1909 par le banquier Kahn. Ce sont les premières photographies couleur de la Sainte Montagne. Jusqu’au 20 septembre, il en présente 80 reproductions tirées sur film translucide, ainsi qu’un audiovisuel. L’exposition, accompagnée d’un ouvrage (éditions Olkos, Athènes, 204 p., 121 ill., 295 F.), avait été présentée l’an dernier à Thessalonique, capitale culturelle de l’Europe.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : Les Brèves : Thomas Struth au Carré d'art, L’art au temps des Rois maudits ...

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