Le sacré par-delà les dogmes

Après Tunis, Marrakech et le Musée de l’histoire de l’immigration à Paris, elle s’installe à la Villa Médicis. Elle propose un voyage scénographique au cœur d’un syncrétisme religieux et culturel méditerranéen. Elle exploite avec intelligence les espaces de la Villa Médicis pour déployer son parcours de sept thématiques : les villes saintes, bien sûr, la mer aussi, naturel lieu de circulation et d’échanges entre les différents cultes, le jardin et la montagne, lieux communs d’élévations ou de retraites spirituelles, mais aussi les grottes comme espaces d’isolement et de révélation présents dans l’imaginaire religieux ou les textes sacrés de nombreuses communautés. Des prêts exceptionnels ont été consentis par les musées du Vatican, le Louvre, le MuCEM, le MAXXI et le Museo Ebraico de Rome. Des œuvres de Gentile da Fabriano (v. 1370-1427), ou Giovanni di Paolo (1403-1482), sont mêlées à des icônes byzantines ou orthodoxes qui côtoient des travaux de Le Corbusier (1887-1965) qui interrogent la notion d’espace sacré ou encore des œuvres de Marc Chagall (1887-1985) avec ses échos colorés de la tradition. L’art contemporain a toute sa place dans ce dialogue interculturel qui n’a ni bornes géographiques, ni limites temporelles en rassemblant plus de 100 œuvres venant de 3 continents au fil de près de 2 000 ans d’histoire. De nombreuses photographies capturent la vie quotidienne dans des sites syncrétiques. Des artistes contemporains témoignent des enjeux de mémoire, de coexistence et de conflits liés à ces lieux saints lançant un appel au dialogue et au partage qui trouve un écho tout particulier dans le contexte géopolitique actuel.