Rome

Le mythe de Néfertari

Mise en scène de la restauration du tombeau

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 390 mots

Quatre-vingt-dix ans après la découverte du tombeau de Néfertari, la fondation Memmo et le Getty Conservation Institute organisent au palais Ruspoli une exposition qui célèbre un double anniversaire : la découverte elle-même et la fin de la restauration des fresques dont la dégradation, déja constatée par Schiaparelli, avait commencé bien avant l’ouverture du tombeau.

ROME - Le grand Ramsès II n’avait pas ménagé ses efforts pour garantir l’immortalité de Néfertari, sa favorite, en lui faisant édifier sur la rive du Nil, en 1255 av. J.-C, la plus belle des tombes de la Vallée des Reines, avec son cycle de fresques jugé comme l’un des plus importants de l’ancienne Égypte. Mais l’hypogée fut pillé dès l’époque romaine et lorsque les archéologues italiens, sous la direction d’Ernesto Schiaparelli, ouvrirent le tombeau, le corps embaumé avait disparu, avec une bonne partie de ses trésors funéraires.

En 1986, la rencontre entre Ahmed Kadry, alors directeur des Antiquités égyptiennes, et Luis Monreal, directeur du Getty Conservation Institute, a été providentielle : en un temps record, un montage de deux millions de dollars a donné vie à l’une des campagnes de restauration les plus considérables de l’après-guerre. Confiés aux spécialistes romains Paolo et Laura Mora, qui ont pu disposer de matériel ultra-moderne, les travaux auront duré six ans. L’exposition présente une documentation complète sur cette intervention.

Une "machine à remonter le temps"
Une autre section est consacrée aux méthodes de construction du tombeau, avec une mise en parallèle des instruments et outils anciens et ceux dont ont disposé les restaurateurs modernes. Tous les objets qui ont échappé aux pillards sont exposés : plus de 130 pièces – amulettes, statuettes funéraires, joyaux et objets de la vie quotidienne. On y voit les sandales de la reine et l’anneau qui porte le cartouche du couple royal avec les noms de Ramsès et de Néfertari. Le Louvre, le British Museum, le Musée égyptien et la Bibliothèque royale de Turin, le Musée archéologique de Florence ont généreusement prêté les objets de leurs collections.

Dans la section "réalité virtuelle", grâce aux hologrammes et autres procédés "high tech", Enel et Infobyte proposent une sorte de "machine à remonter le temps" qui plongera le visiteur dans l’atmosphère de 1255 av. J.-C., avant de le mettre en présence du site dans son état actuel.

"Le mythe de Néfertari", Rome, Palais Ruspoli, jusqu’au 19 février 1995.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Le mythe de Néfertari

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