Tokyo

Le Japon célèbre à son tour l’émergence de l’Impressionnisme

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1994 - 399 mots

Le Grand Palais à Paris vient de retracer les origines (1859-1869) de l’Impressionnisme. Tokyo recrée l’exposition qui a lancé le mouvement.

TOKYO - Avec "Paris 1874. L’année de l’Impressionnisme", le Musée national d’art occidental de Tokyo évoque la première exposition de la "Société anonyme coopérative des artistes", qui lança le groupe de peintres. Des trente artistes exposant plus de 165 œuvres, la postérité en a retenu moins de dix comme "impressionnistes", qualificatif tiré du mot sarcastique lancé par le critique d’art Leroy.

La première et la seconde partie de l’exposition évoquent l’accrochage proposé au public il y a 120 ans dans l’ex-atelier de Nadar, boulevard des Capucines, et le Salon de 1874, tandis que la troisième retrace les diverses activités artistiques de la capitale, meurtrie par la guerre de 1870-1871.

Cette exposition, dont le commissaire est M. Akiya Takahashi, conservateur au Musée national d’art occidental, n’est pas seulement une prestation spectaculaire avec de nombreuses "stars" impressionnistes dont est friand le public nippon, mais offre une véritable analyse-spectacle de la peinture française autour de 1874, année hautement symbolique.

Sont présentées non seulement de nombreuses œuvres majeures ayant été réellement exposées par les futurs "impressionnistes" – par exemple l’illustre Impression soleil levant de Monet –, mais encore des témoignages représentatifs des naturalistes et "académiques", voire impressionnistes, admis au Salon de 1874.

Cette manifestation comprend plus de cent peintures, auxquelles se joignent dessins et sculptures. Des œuvres immensément célèbres ont été exceptionnellement prêtées : À la gare Saint-Lazare et Bal masqué à l’Opéra de Manet, Répétition de ballet sur la scène de Degas, Le Berceau de Berthe Morisot, La Maison du Pendu de Cézanne, Danseuse de Renoir. Les principaux musées prêteurs sont pour la France, le Musée d’Orsay, le Musée Marmottan, et de très nombreux musées régionaux ; pour les États-Unis, citons uniquement le Metropolitan Museum de New York et la National Gallery de Washington.

Mais il a été impossible de renouveler l’accrochage de toutes les œuvres exposées en 1874. Certaines sont devenues aujourd’hui impossibles à identifier ou à localiser, d’autres voient leurs prêts refusés. Des tableaux de remplacement ont dû être sélectionnés, en fonction de sujets, de compositions, de dates proches des œuvres exposées alors, ou bien parce qu’ils ont été présentés lors d’expositions impressionnistes ultérieures.

L’exposition est soutenue par le quotidien Yomiuri Shimbun, créé lui aussi en 1874.

\"Paris 1874. L’année de l’Impression-nisme\"

Tokyo, Musée national d’art occidental, jusqu’au 27 novembre.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°7 du 1 octobre 1994, avec le titre suivant : Le Japon célèbre à son tour l’émergence de l’Impressionnisme

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