Corée du Sud

Le Brun et Corot à Séoul

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 21 janvier 2005 - 421 mots

Provenant de musées hexagonaux, une centaine de toiles révèlent au public coréen quelques grands noms de la peinture française.

 SÉOUL (Corée du sud) - Après « L’impressionnisme et l’art moderne » au palais Tsoku en 2000 et les « Chemins de Millet » au Seoul Museum of Arts en 2002, la capitale de la Corée du Sud accueille à nouveau des chefs-d’œuvre de l’art français. Provenant en majorité du Musée des beaux-arts de Reims, mais aussi du Louvre, d’Orsay, des musées de beaux-arts de Lille, de Caen ou de Picardie, les pièces sélectionnées offrent un panorama de la peinture en France du XVIIe siècle au début du XXe. Au total près d’une centaine de toiles sont réunies, signées Le Brun, Poussin, Rubens, Fragonard, Corot, Courbet, Delacroix, Gauguin, Renoir, Matisse...
Divisée en quatre sections, l’exposition commence avec La Résurrection de Lazare (1652) de Nicolaes Moyaert, à laquelle succèdent L’Assomption de la Vierge (1644) de Simon Vouet, Le Sacrifice d’Abraham (1650) de Laurent de La Hyre, puis, pour le XVIIIe siècle, le Silène barbouillé de mûres par Églé exécuté par Antoine Coypel, la Pastorale de François Boucher ou encore une Marine de Joseph Vernet. Au milieu du parcours trône le célèbre tableau de David, La Mort de Marat (1793), œuvre macabre dont la reproduction est placardée dans tout Séoul pour annoncer l’événement. L’accrochage relativement bas, servi par une lumière douce, permet d’apprécier dans leurs moindres détails ces grands classiques de la culture tricolore. Plus encore que le XVIIIe, c’est peut-être le XIXe siècle qui est le mieux représenté dans sa diversité, avec La Source d’Ingres et La Captive de Chassériau, qui bientôt cèdent la place aux paysages de Monet, Pissarro ou encore à un intérieur de Vuillard. Le XXe siècle demeure, quant à lui, le parent pauvre de la manifestation et s’arrête aux années 1940 avec des lithographies de Matisse. Financée par le Seoul Arts Center, la chaîne de télévision coréenne SBS et l’entreprise GNC Média, l’exposition aura coûté plus de 2 millions d’euros. D’ici au printemps 2007, une rétrospective similaire est prévue, cette fois organisée avec le Musée d’Orsay. Une aubaine à l’heure où, selon les propres mots du président Jacques Chirac, lors de la visite officielle en décembre dernier à Paris du président sud-coréen, la France souhaite donner « une nouvelle impulsion » à ses relations avec un pays en passe de devenir la dixième puissance mondiale...

LIGNES ET COULEURS

Jusqu’au 4 avril, Hangaram Art Museum, Seoul Arts Center, 700 Seocho-Dong, Socho-Gu, Séoul, Corée du Sud, tél. 82 2 323 9151, tlj 11h-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°207 du 21 janvier 2005, avec le titre suivant : Le Brun et Corot à Séoul

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