Le bruit du monde

En 2019, un an après la fermeture de cet espace d’exposition, Guy Tosatto, directeur du Musée de Grenoble, lui offre une carte blanche pour présenter sa collection. Cinq ans après l’exposition « Souvenirs de voyages », « Une histoire d’images » distille le fonds de photographies qu’Antoine de Galbert a constitué au cours de ces quatre dernières années, pour le Musée de Grenoble. Lorsque le collectionneur exprime, en effet, le souhait de mécéner l’établissement, Guy Tosatto lui propose d’aider à « constituer une collection de photographies, parent pauvre des collections ». La série de la polonaise Wiktoria ­Wojciechowska – 72 portraits de soldats Ukrainiens engagés, entre 2014 et 2016 dans la guerre du Donbass – a été le premier achat, et l’œuvre fondatrice qui a déterminé l’esprit des choix suivants : une histoire géopolitique du monde de 1945 à nos jours, qui se raconte sans discrimination de genre photographique et « sans recherche du tirage rare ou du nom célèbre », souligne Antoine de Galbert. C’est l’un des grands intérêts de cette exposition que de casser les barrières érigées par le milieu de l’art contemporain ou de la photographie. Seule la puissance évocatrice ou narrative de l’image a primé dans la sélection. On y retrouve la grande liberté et singularité du collectionneur. L’histoire de la moitié du XXe et début du XXIe siècle ne se décline pas qu’à travers de grands événements, conflits ou combats mais aussi par des portraits évocateurs ou des scènes de vie quotidienne. Comme le portrait merveilleux de Boko, chasseur pygmée dans l’immense forêt centrafricaine, qui clôture l’exposition.