Art Contemporain - Défricher l’avenir, à dessein peut-être d’en conjurer les menaces, s’affirme décidément comme un pensum dans l’art contemporain.
Un an après « Demain est annulé », qui plaidait pour un futur plus sobre, « Ce que l’horizon promet » creuse ce sillon en sondant notre besoin de limiter l’incertitude par divers procédés d’anticipation, les uns fondés sur les croyances et techniques de divination, les autres sur les sciences et la prévision. S’ensuit un parcours en trois chapitres – un par étage – rassemblant une petite trentaine d’artistes. À l’entrée, l’exposition brasse dés, toupies, boussoles, lignes de la main et cartes de tarot : il s’agit de montrer comment la création joue avec, et souvent se joue de notre appétit de prédictions. Au premier étage, celles-ci font place aux prévisions. La magie se mêle à la science, la peinture à l’IA. Ainsi, chez Franck Scurti (né en 1965) ou Mounir Fatmi (né en 1970), les courbes et modélisations deviennent vases, paysages, et pourquoi pas rituels… Au sous-sol enfin, les vidéos de Mircea Cantor (né en 1977) et Ange Leccia (né en 1952), ou encore l’installation Lottocracy (2024) d’Agnieszka Kurant (née en 1978) convoquent la notion de libre arbitre et suggèrent que rien n’est écrit. Une fois passée la très belle œuvre d’Evariste Richer (né en 1969), où un assemblage de 69 750 dés à jouer compose un cyclone, l’exposition peine à tenir ses promesses. À l’étage surtout, on perçoit parfois mal le lien entre certaines œuvres présentées et la thématique de l’exposition, alors même que les progrès des IA prédictives offraient un vivier où puiser, tant la notion intéresse la création. De l’ensemble, on ne retient au final qu’un portrait de l’artiste en devin capable de dire l’aléa, sinon de prédire l’avenir.
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L’artiste, ce devin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : L’artiste, ce devin





