L’art s’offre des vacances sur les côtes flamandes

L'ŒIL

Le 1 juin 2006 - 348 mots

Une déferlante d’art contemporain s’abat sur les côtes flamandes. Le littoral belge est depuis le printemps métamorphosé en un immense parc d’art vivant. Une trentaine d’œuvres jalonnent la randonnée artistique « Beaufort Outside », de Knokke-Heist à La Panne. La Triennale n’en est pas à un coup d’essai. Fort du succès remporté en 2003, les organisateurs réitèrent, animés du désir de rendre accessible l’art au plus grand nombre.
« L’activité artistique n’a de sens que si elle devient publique » justifie Willy Van den Bussche, commissaire de l’exposition et directeur du musée d’Ostende. « La mer a toujours exercé un attrait
sur nombre d’artistes et pourrait être considérée comme une métaphore du désir d’expression. Par son caractère équivoque, imprévisible et infini, la mer devient un équilibre parfait pour les artistes », nombreux à répondre à cet appel du large, source d’inspiration.
Venus de tous les horizons, peintres et sculpteurs investissent les stations balnéaires pour produire des œuvres en totale adéquation avec leur environnement. L’œuvre phare de la Triennale revient au Chinois Zhan Wang. Son île flottante en acier inoxydable renvoie au thème de prédilection des lettrés chinois qui conféraient à la montagne une dimension spirituelle et symbolique.
À Ostende, L’Araignée de Louise Bourgeois enserre le tombeau d’Ensor, clin d’œil à l’univers angoissé de l’artiste local, et à la protection maternelle inhérente à la production de la sculptrice américaine. Penone, l’Italien, a puisé dans la platitude mélancolique du site de quoi exacerber la fuite du temps. La Peau du vent, gigantesque plaque de marbre contre laquelle pousse un improbable arbuste de bronze semble sortie des dunes pour affronter les éléments. Le regard se perd, et l’on ne sait plus vraiment si l’environnement détermine les œuvres ou si l’œuvre a changé notre perception de l’environnement.
Magritte, qui s’était déjà essayé à quelques éléments de réponses dans ses toiles est la pierre angulaire de la Triennale. Le musée d’Ostende met en correspondance les œuvres du peintre avec celles des artistes exposées sur la côte, tous unis par l’étrangeté de la représentation.

« Beaufort Outside », Beaufort, Belgique, www.2006beaufort.be, jusqu’au 1er octobre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : L’art s’offre des vacances sur les côtes flamandes

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