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L’art africain, de mains de maître

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2001 - 243 mots

Pour l’historien de l’art, la question de l’attribution demeure une activité privilégiée. Sorties de la nuit des temps à force d’investigations de toutes sortes, les œuvres qu’il réussit à identifier viennent souvent rectifier le cours de l’histoire. L’art africain étant considéré depuis un siècle d’un point de vue proprement esthétique, son histoire a connu toutes sortes de vicissitudes. Ethnies, royaumes, écoles, styles ont été tour à tour les référents sur lesquels les historiens ont établi les bases d’un regard critique, ne réussissant pas toujours à lever le voile de l’anonymat sur l’identité de certains artistes. L’exposition, que l’on peut voir à l’Espace culturel BBL et qui regroupe une centaine de statues africaines subsahariennes, démontre la complexité d’un tel problème dans une société sans écrits, tout en osant ici et là quelques réponses. A partir d’éléments d’analyse formelle et matérielle, elle met notamment en évidence la marque d’une main, chez le Maître de la Sébé, ou la singularité d’une attitude, comme celle de Ateu Atsa chez les Bangwa du Cameroun. La présentation d’un ensemble de pommes de canne exécuté par un artiste jusqu’alors considéré comme zoulou mais que la recherche actuelle permet d’identifier comme nguni (fin du XIXe siècle) est emblématique d’une exposition dont l’ambition n’est autre que de nous inviter à regarder l’art africain avec d’autant plus d’attention que son historicité est encore sujette à toutes sortes d’errances.

- BRUXELLES, Espace culturel BBL, place Royale, 6, tél. 2 547 2637, 21 mars-24 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°526 du 1 mai 2001, avec le titre suivant : L’art africain, de mains de maître

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