XXe Siècle - Voici une exposition qui explore la mer non comme décor, mais comme matrice vivante, en l’occurrence celle de l’œuvre matissienne.
Installée dans la villa génoise qui abrite le musée, elle tisse un dialogue subtil entre les œuvres du maître et le bassin méditerranéen, territoire affectif, plastique et culturel. Depuis sa visite de la Corse en 1898, le peintre est en effet fasciné par la Méditerranée, qu’il apprivoise à Nice entre 1917 et 1954 et lors de ses nombreux voyages en Algérie, en Espagne, en Italie et au Maroc. Dessins, peintures, papiers découpés, carnets de croquis ou objets rapportés de voyages composent un parcours épuré mais riche, où sont exposées des œuvres issues de prêts exceptionnels. Chez Henri Matisse (1869-1954), la mer est suggestion (Luxe, calme et volupté, 1904), lumière filtrée à travers des jalousies ou des fenêtres (Intérieur à la boîte à violon, Nice, 1918-1919), vibration colorée sur un tissu, respiration dans la blancheur d’un espace vide (Baigneuse dans les roseaux, 1952). On (re)découvre dans cette exposition les bleus de Nice, les arabesques d’Algérie, les aplats de Tanger, les motifs empruntés à l’art islamique, aux mosaïques antiques ou aux tissus d’Orient. L’artiste devient passeur, entre rives, entre époques. Présentée dans le cadre de la Biennale des arts et de l’océan, l’exposition s’enrichit aussi d’échos contemporains : en contrepoint, des œuvres de plasticiens d’aujourd’hui interrogent le rapport à la mer, sa beauté autant que sa fragilité. Ce dialogue entre héritage et urgence écologique donne au parcours une portée nouvelle, sensible et politique : une méditation sur un espace en partage.
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La Méditerranée, matrice de Matisse
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : La Méditerranée, matrice de Matisse





