La jeunesse dans tous ses états

Rassemblant principalement des œuvres issues de la collection du Frac, mais également une dizaine de nouvelles productions, elle reflète les questionnements et inquiétudes qui animent les jeunes générations d’artistes. Première exposition d’un cycle consacré à la jeunesse qui se déploiera toute l’année dans la région, elle a été pensée par deux membres de l’équipe du Frac : Karen Tanguy (responsable de la collection et de la diffusion) et Emeline Vincent (responsable des expositions et des résidences). Les commissaires ont fait le choix de donner corps à cette thématique, vague et potentiellement fourre-tout, par un chapitrage rhizomique qui se déploie de manière ouverte dans l’espace et favorise les échos entre les œuvres. Inégales, ces dernières forment néanmoins un ensemble cohérent qui peut s’appréhender comme un plaidoyer pour un art incarné et ancré dans le réel. Si certaines œuvres offrent des regards rétrospectifs, sur notre passé colonial par exemple, d’autres se lisent comme des propositions prospectives, tournées vers des futurs désirables. La part belle est faite aux pratiques collaboratives et collectives, célébrant le « faire ensemble » – en témoigne notamment la vaste installation créée par l’association Fossile Future, et inspirée de son mode de vie partagée. La dimension collective se retrouve également dans des œuvres participatives, réalisées à partir des témoignages de résidents d’Ehpad (Charlie Aubry) ou de mots d’enfants récoltés lors d’une performance (Carla Adra). Joyeuse et porteuse d’espoir, « Primavera, Primavera » rappelle l’importance de l’art dans la vie quotidienne tout en réaffirmant son potentiel politique et social.