La fine fleur des Blume

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 5 décembre 1997 - 350 mots

Anna et Bernhard Blume sont à l’honneur à Paris cet hiver avec pas moins de trois expositions. Nés en 1937, les Blume, qui vivent et travaillent à Cologne et Hambourg, déploient leurs photographies en noir et blanc qui surfent avec humour sur les petits désastres de la vie quotidienne.

PARIS. Une dame qui semble littéralement voler dans l’espace comme les cosmonautes de la station Mir. Des récipients de céramique qui tournent ou basculent. L’univers d’Anna et Bernhard Blume est loin d’être de tout repos. Bien au contraire, leurs polyptyques photographiques en noir et blanc livrent quelques épisodes cocasses d’un quotidien petit bourgeois, ces micro-événements se déroulant sans cesse dans un environnement au mobilier standardisé et désuet. Les deux photographes, dont les visages sont tour à tour masqués par l’action pour ne pas personnaliser les séquen­ces, mettent en scène des tensions, insistant sur le point crucial, l’instant où le temps suspend son vol avant que tout ne bascule. Après avoir enseigné la philosophie dans un lycée de Cologne, Bernhard s’est consacré complètement à son art, en collaboration avec son épouse Anna, avec laquelle a étudié les arts plastiques à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf entre 1960 et 1965. L’influence de Joseph Beuys et, plus généralement, du mouvement Fluxus est d’ailleurs perceptible dans leur travail, pionnier dans le domaine de la mise en scène photographique. Avec une pointe d’humour et une bonne dose de dérision, le couple interroge notre condition humaine à travers un quotidien en constant glissement. Leur œuvre est en complète opposition avec l’inexpressivité d’autres photographes allemands, et notamment Thomas Ruff, précédemment exposé au CNP dans le cadre de la Saison allemande.

ANNA ET BERNHARD BLUME, jusqu’au 16 février, Centre national de la photographie, Hôtel Salomon de Rothschild, 11 rue Berryer, 75008 Paris, tél. 01 53 76 12 31, tlj sauf mardi 12h-19h ; jusqu’au 19 décembre, Goethe Institut, 17 avenue d’Iéna, 75016 Paris, tél. 01 40 46 69 66, tlj sauf sam. et dim. 10h-20h ; jusqu’au 31 janvier, Galerie Françoise Paviot, 57 rue Sainte-Anne, 75002 Paris, tél. 01 42 60 10 01, tlj sauf dim. et lundi 14h30-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°49 du 5 décembre 1997, avec le titre suivant : La fine fleur des Blume

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