Daniel Dumonstier (1574-1646) : ce nom est peu cité par les manuels d’histoire. L’homme fut pourtant, en son temps, qualifié de « plus grand crayonneur de l’Europe ». Portraitiste à la cour du roi, Dumonstier est autant apprécié pour son talent que pour ses qualités humaines. Courtisan, piètre poète, libertin avéré, sceptique, curieux et fort érudit, il est proche de Malherbe et de Peiresc.
Son art ne doit rien au caravagisme ou au réalisme flamand. Il s’inscrit dans la tradition établie par les Clouet, portraitistes des derniers Valois. Le trait est moins précis mais plus libre.
Dumonstier utilise finement les craies et les pastels. Il donne au portrait dessiné ses lettres de noblesse. Il a très tôt acquis une manière de faire dont il ne se détachera jamais.
Tout au long de l’exposition qui retrace cinquante ans de portraits, le visiteur peut se rendre compte que le style de Dumonstier ne change pas. Seuls les habits d’apparat, cols et coiffures évoluent.
Le portrait aristocratique au xviie siècle reflète avant tout la position sociale. Dumonstier l’a compris comme en témoigne le portrait de Louis XIII à vingt ans, exécuté en 1622. Le jeune roi porte une fraise « à la confusion », très amidonnée, comme les jeunes gens de son époque. Il arbore également l’insigne de l’ordre du Saint Esprit, ordre le plus élevé de l’Ancien Régime que le dauphin reçoit au berceau. C’est toute la haute société du temps d’Henri IV puis de Louis XIII que l’on côtoie sous le crayon de Dumonstier.
« Daniel Dumonstier », musée Condé, Château de Chantilly (60), tél. 03 44 62 62 69, jusqu’au 26 juin.
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La crème des dessinateurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°581 du 1 juin 2006, avec le titre suivant : La crème des dessinateurs