La collection Brandhorst dans son nouvel écrin

Par Julie Portier · L'ŒIL

Le 26 août 2009 - 378 mots

Sur le parvis du quartier des arts de Munich, il est enfin sorti de terre.

Plus de dix ans après avoir été imaginé par les collectionneurs Udo et Anette Brandhorst, le musée qui abrite leur collection et porte leur nom a ouvert fin mai à côté de la Pinacothèque d’art moderne.
Signé par le cabinet d’architectes berlinois Sauerbruch Hutton, l’édifice arbore une « peau de céramique » composée de milliers de réglettes multicolores. Cette façade charmeuse ferait presque oublier le perfectionnement derrière la beauté de l’architecture. Utilisant l’énergie renouvelable du sous-sol, et muni d’un système de régulation thermique naturel, le musée offre à ses œuvres − et à ses visiteurs − une température constante, et économe. Ajouté à un éclairage zénithal à tous les étages, le bâtiment s’impose comme un nouveau standard de l’architecture muséale.
Mais il apparaît aussi, dans une ville en plein essor, comme un symbole de coopération entre les sphères publiques et privées. Alors que Brandhorst met sa collection à disposition de l’ État de Bavière, celui-ci finance la construction du musée (48 millions d’euros) et assure son fonctionnement. « Good deal ? » se demandent les plus sceptiques. En moins d’un mois, le musée avait pourtant totalisé trente mille entrées, une bonne affaire.
Il faut dire que la collection Brandhorst ne manque pas d’arguments. Réunissant le plus grand ensemble de Cy Twombly hors des États-Unis, et riche d’une centaine d’œuvres de Warhol, elle se démarque également par d’importants corpus d’œuvres d’artistes américains comme Bruce Nauman, Robert Gober et Mike Kelley, dont l’installation Kandor récemment acquise plonge le visiteur dans une ambiance psychédélique inspirée des aventures de Superman.
Aussi, on ne pourra faire l’impasse sur les œuvres monumentale du Britannique Damien Hirst comme ce pilulier géant, vitrine de soixante-dix-sept mille gélules factices qui  a nécessité six personnes et dix jours de travail pour sa mise en place.  À ne pas manquer non plus, le  polyptique vidéo d’Isaac Julien, pamphlet puissamment poétique sur l’émigration.
Enfin, la visite se termine au troisième étage par une carte blanche à Cy Twombly, véritable expérience chromatique, où l’on entrera littéralement dans la peinture avec Lepanto, série de douze toiles réalisée pour le pavillon italien de la Biennale de Venise en 2001.

Museum Brandhorst Theresienstraße 35 a 80333 Munich (Allemagne), www.museum-brandhorst.de

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°616 du 1 septembre 2009, avec le titre suivant : La collection Brandhorst dans son nouvel écrin

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