Photo - Donna Gottschalk, née en 1949 à New York, a photographié à partir de la fin des années 1960 les amies et les amantes avec qui elle vivait et les activistes des mouvements LGBT aux côtés desquels elle militait.
Elle a aussi photographié sa famille, en particulier son frère, un homosexuel devenu une femme sous le nom de Myla, et réalisé nombre d’autoportraits. Ces images sont restées dans ses archives jusqu’à ce que le Leslie-Lohman Museum of Gay and Lesbian Art de New York lui consacre, en 2018, une première exposition. Quand l’écrivaine et théoricienne de l’art Hélène Giannecchini a découvert ces photographies, elle « a eu l’impression que Donna condensait toutes mes interrogations sur les liens qui se forgent hors des normes », dit-elle. Leur rencontre et conversation entamées il y a deux ans donnent lieu aujourd’hui à une monographie émouvante et vivante qu’Hélène Giannecchini cosigne avec Julie Héraut, responsable Exposition et Recherche au BAL. À partir du salon de beauté de la mère de Donna et des rues d’Alphabet City, quartier de Manhattan où vivait sa famille et cadre de ses premières photos, c’est un délicat récit sur l’intimité d’une famille de cœur, choisie, qui se développe chronologiquement en huit chapitres jusqu’à la fin des années 1970. Le dialogue photographies et extraits du texte d’Hélène Giannecchini relatant ce que Donna lui a raconté sur ces années de jeunesse, en revenant parfois sur les lieux, dresse progressivement une constellation affective affranchie de ce que leur impose la société. Les photographies de Donna Gottschalk interpellent par leur grande douceur, leur délicatesse et le texte d’Hélène Giannecchini par sa finesse ; le livre accompagnant l’exposition, édité chez EXB, reproduit l’intégralité du récit. Le choix d’insérer, en fin de parcours, la série d’autoportraits de Carla Williams (née en 1965), esquisse la représentation et l’identité d’une femme noire et queer américaine, une génération plus tard, et l’influence de Donna Gottschalk sur la photographe, écrivaine et éditrice américaine [lire aussi p. 128].
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La balade affective de Donna Gottschalk
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°789 du 1 octobre 2025, avec le titre suivant : La balade affective de Donna Gottschalk





